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Des histoires qui se vivent

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Gazette Musicale

Depuis 2012, la mission de collectage autour de la musique est devenue une dominante chez Ubutopik. Un projet à long terme qui passe par l’élaboration de portraits d’acteurs locaux (avec nos fanzines) et par des rencontres avec des artistes de tout horizon (avec nos gazettes). Si la volonté de recensement se mue en étude, il est certain qu’elle passe d’abord par une meilleure compréhension de la réalité de terrain des musiciens. Au-delà des statistiques, c’est en texte et en image que les profils se dessinent. Qu’ils soient de passage ou habitants de la Métropole, nous vous parlerons de ceux qui font la musique à Rennes.

Tarif (format papier) : 2€.
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Tarif (format numérique imprimable sur papier A3) : 1,20€.
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Interviews : les Cris de Gaïa (soirée organisée par Season of Sound) au Jardin Moderne (6 octobre 2023)

ZeWitches

1 – Genre musical : Nous avons défini “Tribal soul”, pour le côté son de notre tribu et aussi pour nos influences communes soul, blues, jazz.
2 – Membres du groupe : Laina Fischbeck , Ludivine Laude , Kenza El Hajjam , Léore Laennec.
3 – Date de création du groupe : 2018.
4 – Cadence des répétitions : Environ 1 fois par semaine, avec des résidences tout les 2 ou 3 mois.
5 – Combien de concerts par an ? Entre 10 et 15 , nous avons toutes des vies bien remplies d’autres carrières et vie de famille, aussi il nous est parfois difficile de nous consacrer autant que nous le souhaiterions à la musique .
6 – Des enregistrements à votre actif ? Un EP 5 titres en 2019 qui s’appelle “From Soul to Sky” et un tout nouveau qui devrait sortir en avril 2024 !
7 – Des autodidactes dans le groupe ? Nous sommes 3 à être vraiment sans formation musicale. La musique à un niveau professionnel est apparue dans nos vies avec le projet ZeWitches , comme quoi il est possible à n’importe quel moment de sa vie de décider de se dédier à une passion !
8 – Une référence musicale commune ? Nina Simone.
9 – Quand les voix sont l’instrument principal du groupe, quel est le point de repère ? Y a-t-il une voix directrice ? Il y a toujours un repère un peu rythmique, ne serait que dans le corps, un balancement, un pied ou une main qui marque le temps…
Pas toujours, dans ZeWitches nous faisons du 4 voix en polyphonie, et s’il y a un lead, nous en changeons parfois même dans le morceau !
10 – Votre musique est-elle propice à l’improvisation ? Même si les morceaux sont très structurés, il y a toujours des passages qui laissent place à l’improvisation. C’est aussi au cœur de nos souhaits sur le nouveau set live de faire plus de place à l’improvisation …

Sur le web :
https://www.facebook.com/profile.php?id=100063543578472

Baäst

1 – Genre musical : Vocal-electro. On est toutes multi-instrumentistes mais pour ce projet, on a décidé de mettre les voix au centre de tout.
2 – Membres du groupe : Juliette, Léna, Hélène, Marie, Claire et Victor qui intervient pour les samples.
3 – Date de création du groupe : 2019
4 – Cadence des répétitions : Une fois toutes les 2 semaines. On fait des résidences aussi.
5 – Combien de concerts par an ? C’est très inégal. On en fait pas beaucoup mais on se fixe toujours un gros objectif par an, comme un enregistrement. 6 – Des enregistrements à votre actif ? 2 titres en studio et une captation live.
7 – Des autodidactes dans le groupe ? Non.
Marie, Juliette et Léna : on a fait l’école du Pont supérieur (DNMSPM). Hélène : j’ai fait le conservatoire et j’ai continué en chant.
Claire : je pratique le piano et j’ai été formée à l’enseignement de la musique. Par contre, j’ai développé le chant moi-même.
8 – Une référence musicale commune ? Jeanne Added ! On est toutes tournées vers des artistes féminines. Björk aussi ! Camille en artiste française et Ariana Grande pour le hip-hop.
9 – La partie musique sample s’est-elle adaptée aux voix ou est-ce l’inverse ? Elle s’est adaptée aux voix. L’arrangement vocal est très en avant. Après, la structure est en constante évolution.
10 – Comment communiquez-vous sur scène ? Chantez-vous dans une configuration particulière ? On prévoit beaucoup de déplacements. On a bossé les transitions. On a pas du tout le droit à l’erreur : il faut se synchroniser avec la prod. On a chacune des diapasons. On est passé sur des micros sans fil : ça nous allège sur scène, ce qui nous permet de bouger.

Sur le web :
https://www.facebook.com/BaastVocalGroup

Louv

1 – Genre musical : Electro tribale.
2 – Membres du groupe : C’est un projet solo mais je tourne avec Alex, mon technicien son.
3 – Date de création du groupe : Le premier concert était en 2018.
4 – Cadence des répétitions : Elles dépendent beaucoup des dates de concert. J’ai de grosses sessions Louv. Ça fait partie de mon quotidien. Il y a aussi le travail de création qui se fait davantage l’hiver quand il y à moins de concerts.
5 – Combien de concerts par an ? Une quinzaine de dates.
6 – Des enregistrements à ton actif ? Oui, un EP 7 titres qui est sorti en 2021.
7 – Autodidacte ? Oui en partie. Au lycée, j’ai pris des cours de guitare et j’ai tout de suite eu envie de composer, d’écrire et de chanter. Plus tard, j’ai pris des cours de chant pour aller plus loin dans ma pratique, curieuse d’explorer tous les possibles. J’ai commencé à m’intéresser à l’électro et à mettre les mains dans les machines… Et puis l’école de la vie, les gens que j’ai rencontré m’ont aussi tellement appris. Mon travail repose beaucoup sur l’expérience et les rencontres. Dans Louv, les textes sont écrits en français puis traduit dans de nombreuses langues, mon envie c’est de chanter la diversité. J’ai par exemple travaillé avec un ami, Ibrahima, qui m’a aidé pour une traduction en Wolof (un dialecte du Sénégal) pour le morceau Gadday, ce qui veut dire s’exiler, un morceau en hommage aux réfugiés.
8 – Une référence musicale ? Björk.
9 – La musique est-elle un art éphémère ? Oui, pour la musique live. C’est un moment inscrit dans un présent. Pour l’artiste comme pour le public c’est du partage et en même temps, un instant avec soi, dans sa propre perception du moment. Après, les supports permettent de le faire durer, le remémorer, cela active le souvenir, l’émotion, un peu comme une madeleine de Proust.
10 – Chanter en français, est-ce une façon de contraster ou au contraire d’accentuer l’aspect onirique de ta musique ? J’aime bien aussi chanter dans ma langue, ça m’offre un autre champ d’écriture de jouer avec la poésie des mots. C’est aussi pour l’auditeur qui parle cette langue un accès direct au sens, au propos.

Sur le web :
https://www.facebook.com/louvmusicsolo
https://louv.bandcamp.com/album/ep-louv
https://ditto.fm/louv_de9a0dc5a1?fbclid=IwAR2wGwpf14t0OxMkAw1Cz2v-SbQtewgwRijaO-v1fHd6tr7SoPO-Ga9pPIs
https://www.youtube.com/channel/UCU5Znsp1kbuOFVMQP0LhC8g

Mass Murderers (octobre-novembre 2023)

Il y a des histoires qui ne laissent pas indifférents. Des récits portés par des voix si claires qu’il est difficile de ne pas les écorcher dans un article. Les musiciens de Mass Murderers font partie de ces protagonistes qui parlent du punk avec l’étincelle de leurs débuts. Ils n’ont rien oublié. La route, les groupes, l’énergie du live… Des moments forts et fugaces qu’ils continuent de vivre aujourd’hui. Les passionnés n’arrêtent jamais. Pour eux, le temps est un allié : il burine la matière, donnant du corps et de l’aisance à des morceaux sans âge. L’expérience vient à force de pratique. La scène, les heures passées en local de répète… Un fer de lance qui permet aux musiciens de se comprendre et d’aiguiser leur relation à l’instrument. Et puis, il y a la ferveur. Quand elle reste intacte, la soif de découverte ouvre la créativité. Les Mass M. sont faits de ce bois-là. Déjà près de trente ans que leur regard est rivé sur ce chemin des possibles. La musique… Une aventure sans fin qui fait vibrer un quotidien… Une passion d’adolescent qui est devenue celle de toute une vie…

Tout commence à Saint-Brieuc dans le courant des années 80. À cette époque, Laurent (chant/guitare) et Gaëtan (basse) ont 13-14 ans. Ils habitent dans le quartier Balzac. Du bitume, des barres d’immeubles, des terrains vagues… Le décor est planté. Ici, rien n’a bougé depuis 1960. Après la guerre, la population avait fortement augmenté et il fallait faire face à une pénurie de logements. La destruction de bâtiments insalubres et l’arrivée d’appartements tout confort marqua un tournant dans ce qui allait devenir l’un des principaux quartiers ouvriers de la ville. Oui, mais c’était il y a plus de vingt ans… Au beau milieu des années 80, le constat est sans appel : l’ensemble a mal vieilli et les familles s’entassent dans des espaces devenus trop petits. Les habitants naviguent dans un monde laissé à l’abandon, loin des idées initiales de désenclavement : « heureusement qu’on a fait de la musique, sinon on aurait fait de la prison comme tous les gars du quartier. » À peine sortis de l’enfance, Laurent et Gaëtan s’échappent par la musique. Ils fréquentent les Fest-Noz. Les deux amis grandissent aussi en plein essor des radios libres et des fanzines. Des médias qui leur permettent de découvrir des groupes qui mêlent metal, punk et hip-hop. C’est le déclic. Ils commencent à écouter des formations comme Poison Idea, Parabellum, The Business, The Oppressed, Blast… Et puis, il y a Camera Silens à Bordeaux qui explose sur la scène underground. Le groupe représente une forme d’urgence, de colère et d’authenticité*. Il porte les influences du punk anglo-saxon et de la mouvance skinhead des années 70. Deux courants que tout semble opposer… Et pourtant, c’est bien plus compliqué qu’il n’y paraît… Une courte explication s’impose. Les punks ont une apparence qui se veut en marge de la société (spike**, tatouages, Doc Martens…) : « oui, intervient Laurent. Mais ce n’était pas une mode. C’était un engagement. Cracher sur la société oui, mais sans se politiser. Avoir des idées, en parler… mais ne pas faire de la prophétie. » Les skinheads n’étaient pas politisés non plus. Ils se réclamaient du mouvement ouvrier et arboraient un crâne rasé. La dérive fasciste n’est apparue que dans les années 80 (elle a atteint son pic entre 1985 et 1995). Pour les musiciens, il est toujours très compliqué de les voir s’imposer dans la fosse : « les nazis, quand ils arrivent, il faut tout de suite réagir. Il faut les arrêter direct. » Camera Silens représente une période clivante. Des années où les courants musicaux émergent dans une société déstructurée qui va déjà trop vite. Le groupe n’a pas eu le temps de s’essouffler : il prend fin avec une série de casses et la cavale de leur chanteur, Gilles Bertin. L’homme est recherché pendant 30 ans pour le vol des coffres de la Brink’s. Il n’a tué personne. Tous ses camarades sont arrêtés mais aucun de ses amis ne dénonce. Déclaré mort par le tribunal, il se livre à la police en 2016, cinq ans après la naissance de son second fils. Une vie de gangster, proche d’un scénario à la Heat de Michael Man… mais sur ce coup-là, c’est la réalité qui s’exprime ! Et une vie de cavale n’a rien d’un film hollywoodien. Les deux mômes qu’étaient Laurent et Gaëtan n’ont jamais oublié cette histoire. Elle est indissociable du mouvement punk qu’ils ont connu : « Gilles Bertin en a fait un bouquin. C’est comme ça qu’il voulait laisser une trace. Il m’a même écrit un message quelque temps avant sa mort » s’étonne encore le chanteur des Mass Murderers.

« On est tous autodidactes. C’est de l’artisanat. » La musique, Laurent et Gaëtan s’y mettent dès qu’ils le peuvent. Ils y vont franchement ! C’est de cette façon qu’ils commencent, en essayant. Ils apprennent, font des erreurs, s’obstinent… Ils ne comptent pas les heures à jouer et à parler musique. Et puis, un jour, ils tombent sur Marco (guitare) qui est en répète. Avant leur rencontre, le musicien avait déjà intégré plusieurs formations. C’est avec Laurent qu’il monte un premier projet commun : Death Penalty et par la suite Slumlords. Gaëtan, lui, rejoint Brain Diggers. Le bassiste connaît un premier concert au Merzer, du côté de Guingamp. C’est un franc succès ! La salle est pleine ! Il n’en revient pas. Au fil des mois, les formations des 3 potes fusionnent pour devenir Mass Murderers. Côté batterie, c’est Rico qui prend place derrière les fûts. En quelques mois, ils écrivent et composent des morceaux qui font mouches. Le groupe démarre sur scène avec une fête de la musique en 1992… et à partir de là, tout s’accélère. Guidés par l’engouement local, les quatre musiciens bougent à Rennes en 1994 et investissent la Fun House comme lieu de répétitions. C’est aussi là-bas qu’ils font leur premier enregistrement. De cette expérience naît une démo : en 1995, elle sera réunie sur CD avec un 45 tours. Et puis, il y a les live… Les Mass M. rassemblent un public qui vient du punk et du metal : « on a écumé tous les cafés concerts de Bretagne ! Il y en avait beaucoup dans le Morbihan. On voyait qu’on avait fait un bon concert aux marques de chaussures au plafond » raconte Gaëtan. « On a joué un peu partout en Bretagne. On a aussi fait l’Antipode quand il était en travaux, dans le grenier » ajoute Laurent. Dès le milieu des années 90, ils partent en tournée à l’étranger. D’abord la Hollande et puis, la Suisse, la Belgique, l’Angleterre, la République Tchèque, l’Allemagne, la Pologne, la Slovaquie, l’Italie… L’album « DRIP » sort fin 1996, gravant dans le marbre des morceaux peaufinés dans un paquet de pays. Avec lui, naît Mass Prod : un label rennais qui s’est construit autour du groupe. Il produit cette première galette et par la suite, il continuera à promouvoir la musique punk. Les Mass Murderers fédéraient-ils ? Oui… et ils inspirent bon nombre de formations telles que Melmor (punk celtique), 22 Longs Riffs (auparavant La Zone), Urban Attack… Et toujours la scène ! Les propositions tombent et ils honorent de belles dates au BenevoloRock, au Carnavalorock et à l’hippodrome de Loudéac où ils font la première partie de Motörhead. Ils vont aussi à Bordeaux, une ville qui garde l’empreinte de Camera Silens : « on a même joué à la fac, là-bas ». Punk, ils le sont et ils refusent les étiquettes. Leur liberté, ils y tiennent. Ils tournent avec des groupes qui partagent les mêmes valeurs mais pas forcément le même style musical : « Call Jah Crew, par exemple. Ils faisaient du dub/reggae ! » Le quatuor joue et se lie d’amitié avec Sven et Shultz de Parabellum : « on les a rencontrés au Barracuda à Plérin. » Un groupe qu’ils écoutaient quand ils étaient mômes ! La boucle serait-elle bouclée ?

Le groupe s’arrête en 2000. Les musiciens prennent des chemins différents mais ils n’abandonnent pas la musique pour autant. Ils jouent ailleurs, développent d’autres techniques… Laurent rejoint les Ramoneurs de Menhirs : il s’occupera de leur son façade pendant 15 ans. Gaëtan continuera dans Bad Bad Seed (chant et basse). Un groupe qui sera marqué par le décès brutal de son batteur mais qui parviendra à reprendre les chemins de la scène avec le cogneur d’Urban Attack. Marco tiendra la guitare dans plusieurs formations dont les Trotskids : « C’est le premier groupe que j’ai vu en répète et c’est le dernier avec qui je suis monté sur scène. Ça fait 7 ans ! » Une reformation des Mass Murderers serait-elle possible ? Oui, d’abord en 2010 et puis là, en 2023… Depuis 13 ans, c’est Simon qui tape sur les fûts. Un musicien qu’ils ont rencontré tout jeune en concert et qui a su trouver sa place. Il vient du punk mais il se tourne aussi vers le hardcore avec des formations comme Hard Mind : « les univers sont proches. Il y a toujours eu une scène très intéressante qui mêle punk et hardcore » explique Laurent.

Aujourd’hui, l’aventure semble entamer un nouveau chapitre… Le vendredi 21 octobre 2023 au Carnavalorock, les Mass Murderers ont fait un retour très remarqué sur scène. Et ce qui devait être un concert unique donne de belles perspectives pour 2024 : un live le 3 février pour les 25 ans de Breizh Disorder (organisé par Mass Prod) à Rennes et deux autres dates en mai dans le Nord ainsi qu’à Brest. Cet élan pourrait-il s’accompagner de nouveaux morceaux ? Sait-on jamais… C’est tout ce qu’on peut souhaiter au public d’hier et de demain. Porter un message non politisé, anti-raciste… et se réunir autour de la musique… Des valeurs qu’il est bon d’entendre et que font résonner les Mass Murderers depuis presque trente ans. Dans un monde à la dérive, on a peut-être besoin de plus de punk qu’on ne le pense.

Caroline Vannier

Merci à l’équipe de Mass Prod pour la relecture
*Référence livre Trente ans de cavale, ma vie de punk (Gilles Bertin)
** Coupe de cheveux punk (cheveux dressés sur la tête)

Sur le Web :
https://www.facebook.com/profile.php?id=61552985310646
https://www.massprod.com/groupes/massmurd.htm
https://www.instagram.com/mass_murderers_BZH/?fbclid=IwAR0qODEQrMCaxq2HYLtoOd41MzLF5IQJlsqN0u8X-5-zK7ieSH7FDvd6tJE

Amandine, fondatrice du webzine Culture METAL (hiver 2022-2023)

Cheveux bouclés et tout de noir vêtue, Amandine Briche est une silhouette qui compte dans la scène Metal Rennaise. Les années passent et elle ne ralentit pas. Déjà 8 ans, qu’elle s’investit quasi quotidiennement dans le webzine Culture METAL. Ce média, elle l’a d’abord conçu sous la forme d’un site Internet puis elle l’a très vite étendu aux réseaux sociaux. Toutes les informations y sont traitées comme des brèves journalistiques : une ligne éditoriale claire, centrée sur l’actualité et la rétrospective. Dans ce zine consacré aux musiques extrêmes, pas de critiques d’albums et très peu d’interviews. La fondatrice a dédié son projet à l’instant présent. Elle tient à garder un ton neutre pour restituer au mieux la réalité des concerts.

Culture METAL prend ses racines dans le live. Sur le fond et la forme, le webzine a été pensé comme une passerelle entre les spectateurs et les groupes. Amandine a cette volonté d’ouverture : elle cherche à convaincre les gens de découvrir les artistes sur scène. Le Metal se vit en direct et c’est seulement à partir de là que chacun peut se faire son opinion. Elle, refuse de la donner dans ses articles. Elle ne veut en aucun cas influencer ses lecteurs : son but est de retranscrire ce moment qu’est le live pour susciter l’intérêt. Pour continuer à interpeller, elle invite même, ceux qui méconnaissent ce genre musical, à consulter la rubrique « Musiques extrêmes (reviews & interviews) ». Les galeries photos ne manquent pas non plus. Du texte à l’image, elle ne cesse d’apporter les preuves que les concerts de Metal sont singuliers et bien vivants.

En musique, tout se passerait-il sur scène ? C’est en tout cas dans cette direction qu’Amandine porte son regard. Hellfest, Motocultor, Metal Days… elle n’hésite pas à fouler les kilomètres pour aller à la rencontre du spectacle vivant. En France ou à l’étranger, les grands comme les petits festivals attisent sa curiosité. Chaque semaine, elle passe aussi au crible l’actualité des cafés concerts de la région Rennaise et Nantaise. Là encore, elle se déplace beaucoup. Avec son appareil photo, elle fige les mouvements des artistes depuis la fosse. Elle le fait au gré des demandes d’accréditations mais pas que… Oui, il lui arrive de venir les mains dans les poches pour s’imprégner de l’ambiance au milieu de la foule. Amandine est avant tout une passionnée et c’est ce qui fait la force de son webzine. Une appétence artistique qui la mène à élargir ses sujets… À l’image du festival Metal Culture, elle aime évoquer tous les arts qui s’inspirent de ces musiques de l’extrême. Un champ des possibles qu’elle continue d’agrandir, en couvrant des événements comme Court Métrange (cinéma) ou encore les TransMusicales (émergence de nouvelles formes artistiques).

Amandine Briche donne de son temps pour parler des artistes. Elle le fait sans contrepartie. Et c’est du travail ! Beaucoup de travail ! Son webzine est consulté, soutenu et connu par bons nombres de personnes. Un joli parcours animé par la seule volonté de partager. Le Metal est décidément servi par des gardiens et gardiennes bien dévoué·es.

Caroline Vannier

1 – Ta définition de la culture Metal ?
Je ne pense pas qu’il y ait de contours définis. Je verrai plutôt ça comme un système stellaire avec des planètes qui gravitent autour. Ce genre, on le trouve dans toutes formes d’art : cinéma, théâtre, littérature… On peut aussi voir ça comme un puzzle avec plein de pièces qu’on assemble.

2 – Combien de concerts et de festivals couvres-tu par an ?
À une époque, j’en ai fait beaucoup mais aujourd’hui, j’essaie d’en couvrir moins. Au début, c’était plusieurs fois par semaine, surtout à l’époque du Mondo Bizarro. Je ne vais pas que dans les festivals de musique, je fais aussi ceux dédiés au cinéma. Appeler le webzine Culture METAL était une façon d’intégrer plusieurs formes d’arts à cette musique. Ce que je préfère, ce sont les festivals pluridisciplinaires comme Metal Culture. Tous les ans, je couvre aussi le Hellfest, le Motocultor, les TransMusicales

3 – Entre les live report et les annonces de concerts, combien de temps consacres-tu par semaine à Culture METAL ?
Je suis au-delà des 35h ! Sans rire, c’est surtout que je ne compte pas mon temps. Je ne peux pas être en festival et écrire du contenu en même temps. Mon planning est donc irrégulier. Il y a aussi des moments où je vais moins en faire et d’autres où je vais enchaîner. Par contre, il y a au moins une publication par jour sur facebook, instagramm et le site Internet. J’essaie de proposer des contenus différents pour tous ces supports.

4 – Combien de personnes travaillent avec toi ?
Je ne compte pas. Je n’enferme pas les gens dans Culture METAL: ils sont libres d’aller et venir comme ils veulent. Il y a des contributeurs photos et reviews. Pour ma part, je ne fais pas du tout de critiques de groupes ou de films. Je préfère retracer l’histoire d’un groupe.

5 – Pour toi, qu’est-ce qu’un bon live report ?
Je ne sais pas. Pour être franche, je ne sais même pas si je fais du live report. Jusqu’au Covid, je mettais en place des galeries photos accompagnées d’un texte et de la set list. Maintenant, j’essaie de faire le live report de l’événement. Un bon live report doit monter la diversité d’un événement. Il ne faut pas non plus montrer ses sentiments, on axe sur des faits. Tout doit rester objectif.

6 – Et une bonne photo de concert ?
C’est à la fois artistique et technique. Il faut maîtriser la lumière. Je préfère les photos sombres que lumineuses : elles sont beaucoup plus proches de la réalité. Saisir l’instant aussi, c’est très important.

7 – À ton avis, quelle place à ton webzine aujourd’hui ? Quel rôle joue-t-il ?
Culture Metal a gagné en importance. J’ai des demandes d’accréditations de pas mal de festivals : j’en reçois par mails de la part de contacts que je ne connais pas. Culture METAL doit figurer dans des mailings lists, ce qui n’était pas le cas au début. Pour les groupes de musique, c’est différent. Ils ne connaissent pas toujours mon travail : ils cherchent beaucoup à se faire chroniquer, ce que je ne fais pas.

8 – Tes références musicales ?
J’ai des goûts très éclectiques qui vont de la musique Classique au Metal. Je suis tombée dans le Metal avec des musiciens comme Marilyn Manson, Nine Inch Nails, Ministry

9 – Et pour le cinéma ?
C’est surtout grâce aux festivals comme Travelling que je me suis vraiment intéressée au cinéma. Pour les réalisateurs, je peux citer des personnes comme James Cameron, Christopher Nolan et Peter Jackson. Pour les séries, j’aime bien ce que fait Ronald D. Moore. Il a commencé par Star Treck et Battlestar Galactica. Aujourd’hui, il est sur For All Mankind.

10 – Qu’est-ce qu’on te souhaite dans l’avenir ?
Rester en vie suffisamment longtemps pour continuer mon projet. Faire une compilation de tout ce que j’ai fait, mettre de l’ordre dans mes archives… Faire un livre sur toutes ces années !

Sur le web :
https://culturemetal.com/?fbclid=IwAR1zM1GhWTKtVFMj9yjX5QhHs4PxWvN9S5rCE6c3qvcCdULeJqD243_Sb_E
https://www.facebook.com/culturemetalpress

Simon, guitariste et compositeur chez Mantra (janvier 2023)

Sous ses faux airs de Tool, le groupe Mantra a su faire émerger un son Metal aux confins de l’expérimental. Un travail audacieux qui aboutit à des concept-albums aux accents chamaniques et métaphysiques. Cet aspect philosophique, les musiciens l’ont associé à une solide base harmonique : ils n’hésitent pas à jouer avec les hauteurs de notes et les temps pour façonner des morceaux qui frôlent parfois les 18 minutes. Simon Saint-Georges, guitariste et membre fondateur du groupe, est animé par cette volonté d’exploration. Chez lui comme chez ses camarades, la création n’a cessé de se muer en une quête d’ouverture et d’apprentissage.

« La dynamique humaine est très importante. On compose de façon collaborative. On se prend une semaine. On vit et on fait des sessions ensemble. On teste vraiment plein de choses. » Quand Simon évoque Mantra, il parle forcément de cette façon de travailler. Une méthode immersive, devenue essentielle, qui s’est développée au fur et à mesure du temps, au gré des contraintes de chacun. Rennes, Nantes, Paris… En dix ans, les quatre musiciens ont pas mal bougé ! Ils habitent dans des villes différentes et sont pris par un quotidien chargé : enfants, boulot, obligations… Par manque de temps, ils auraient pu se séparer mais ils n’ont jamais abandonné Mantra. Seul, l’un d’entre eux n’a pas pu poursuivre l’aventure. Sur ce coup-là, les kilomètres sont devenus un véritable frein : « oui, on a commencé avec Mathieu. Tout a démarré avec lui. C’était mon meilleur pote, il est parti vivre aux États-Unis », explique Simon. Depuis son départ, deux bassistes se sont succédé : Thomas (de novembre 2014 à mai 2020) puis Arthur. Les autres musiciens, eux, sont toujours présents. La distance – quand elle n’est pas insurmontable – n’est pas un problème. Mieux, le quatuor en fait un atout ! Les musiciens ont pris l’habitude de se retrouver dans la Creuse : un endroit à part, situé chez Pierre, le chanteur. Un lieu inspirant où ils se coupent du monde pour composer. Tout au long de l’interview, Simon n’aura de cesse de le répéter : « l’alchimie est primordiale, notamment entre moi et Gab (batterie), ça serait compliqué de faire autrement. » Pour Mantra, un groupe, c’est une force à l’unissons. Une vision de la musique commune qui transcende leur jeu sur scène. Pour le live, les musiciens ont repoussé leurs limites en s’ouvrant à d’autres formes d’arts… Depuis l’album Medium, ils sont officiellement accompagnés par Melvin Coppalle, un talentueux danseur de butô qui donne des airs de spectacle à leur concert. Hors du temps, poétique, tribal… leurs prestations ne laissent personne indifférent. En quelques années, Mantra est devenu un concept. Chez eux, la création induit une résonance… Elle interpelle.

Le musicien qu’est devenu Simon est né avec Mantra. Ce groupe lui offre une grande liberté d’expression mais il lui a aussi appris l’exigence. Chaque composition est pensée pour servir un fil conducteur que le quatuor a imaginé ensemble. Seul guitariste du groupe, Simon a une vision de son instrument très éloignée de celle des solistes : « ma guitare, je la mets au service du global. Je ne cherche pas à la mettre en avant ». Son jeu, il l’a développé en autodidacte. Il a découvert la gratte un peu par hasard, un été où il était « bloqué avec un genou en vrac ». Les premiers pas de l’adolescent sont hasardeux mais dès le départ, il cherche à créer : « aujourd’hui encore, c’est la composition qui m’intéresse. Encore plus que la scène. » Simon essaie, s’obstine et intègre de nouvelles pratiques. Aujourd’hui, sa maîtrise est indéniable mais il refuse que les prouesses techniques surpassent l’artistique : « dans le groupe, on s’intéresse tous à des choses complexes mais on a jamais voulu perdre en émotion. » Dans ses explorations, le guitariste s’adonne aussi à des projets solos : « dans Armunzen, je chante mais pas très bien. J’ai sorti deux albums que je ne diffuse pas. La musique est avant tout un moyen d’expression. » Pour aller plus loin, il utilise des outils MAO, une façon de comprendre et d’exploiter toutes les étapes de la création d’un album. Il avoue, d’ailleurs, avoir réalisé plusieurs arrangements pour Mantra. La musique l’intéresse à tous les niveaux mais il regrette de manquer de temps pour en écouter : « je ne le fais pas assez souvent. Quand je peux, j’aime bien le faire au casque, les yeux fermés. À vélo aussi. Sinon, sur la plateforme Spotify mais je reste très attaché à la notion d’album. » Leprous, Pink Floyd, les Doors… et Tool sont des références qu’il partage avec ses camarades : « Tool, on est quand même allés jusqu’en Autriche pour les voir en 2019. On est parti avec les 4 membres du groupe. Je ne le referai pas aujourd’hui, je ne prends plus l’avion pour des raisons écologiques mais ça reste un très bon souvenir. » Au gré des conversations, Simon fait part de projets futurs. La musique, il aimerait en faire son métier : « j’ai l’idée de m’y consacrer un jour complètement. J’aimerais proposer des ateliers d’écriture en musique et mettre mes compétences au service des autres. » Depuis 2014, il œuvre aussi en coulisses. Simon s’investit dans la programmation du festival les Lunatiques : « je participe à l’organisation. Je suis très sensibilisé au fait de prendre part à la scène de ma ville. On essaie de faire jouer des groupes qui ont une certaine esthétique. Les lumières et l’ambiance sont travaillées pour les mettre le mieux possible en valeur. »

Simon est guidé par la curiosité. Il a une soif d’apprentissage et un sens artistique qui le pousse à se dépasser. Mantra est un ancrage dans sa vie de musicien. Une base solide qui lui permet d’expérimenter sans retenue. La musique est un voyage immobile : Simon a ce pouvoir, celui de transporter n’importe qui dans cet univers qu’il a su créer. Avoir sa propre signature n’est pas donné à tout le monde. Bravo l’artiste.

Caroline Vannier

Sur le web :
https://www.facebook.com/mantramedium
https://mantrafr.com/?fbclid=IwAR1Qt9k15x_c3LLLh8cdB9ClXr25qTf56iYzrZFhmGg_UUVN6IZFodsms1Y
https://www.facebook.com/leslunatiquesfestival
https://armunzen.bandcamp.com/album/jai-d-j-commenc-mourir

La Belle au bois dormant

Une réédition de la version originale de Charles Perrault, en ancien français. Illustrations originales de Sandrine Besnard.

Tarif : 10€.
Façonné à la main.
Reliure artisanale.

Carnet photographique : Live

Caroline Vannier écrit et photographie pour la musique depuis 2012. Avec l’association Ubutopik, elle recense les pratiques des acteurs de la scène locale à travers une série d’articles dans le domaine du rock, du punk et du metal. Une volonté de conservation qui a pour but de mettre en valeur le travail de ceux qui organisent et accueillent le spectacle vivant à Rennes. Cette mission de collectage est devenue une dominante chez Ubutopik et elle s’étend désormais aux musiciens. Ici, la volonté de recensement se mue en étude. Un projet à long terme qui passe par l’écoute et l’élaboration de portraits d’artistes de tout horizon. Au-delà des statistiques, c’est d’abord en texte et en image que les profils se dessinent. Une approche qui permet de mieux comprendre la réalité de terrain des musiciens.

Le carnet photographique ci-présent est un complément des travaux engagés depuis toutes ces années. Il raconte en noir et blanc des scènes prises au Motocultor, au Liberté, à l’Étage… Des instants choisis, axés sur des groupes de renommée internationale, de passage à Rennes et dans ses environs. Ce livret permet aussi de mettre en valeur des photographies prises pendant dix ans : une sélection qui prendra bientôt la forme d’une exposition.

L’avancée des recherches de Caroline Vannier est accessible gratuitement sur le site d’Ubutopik. Des fanzines reliés à la main sont également vendus en version papier.

En dehors de son engagement pour l’association Ubutopik, Caroline joue de la batterie dans le groupe fusion-metal Glam Dicinn. Elle écrit des contes et des romans pour des éditeurs comme Au Bord des Continents. Elle exerce le métier de bibliothécaire.  

Tarif : 15€.
Reliure artisanale.

Émilie Simon

Sous ses airs de songe éveillé, la musique d’Émilie Simon résonne comme un conte. La compositrice imagine et interprète des balades oniriques depuis vingt ans. Des récits qu’elle est capable de dire et de redessiner à volonté. Cette partition, la créatrice l’a écrite en puisant dans tout ce qui constitue le monde terrestre. Elle part des sons, en détoure les contrastes et en fait ressortir l’infiniment grand. Poétesse de génie, ES – du nom de son dernier album – raconte en mots et en notes les mouvements de la vie. Pluie, glace, vent… les éléments organiques (et même les instruments) sont décomposés, travaillés et rehaussés d’une couleur unique. Un jeu de distillation subtil qui offre une approche immersive à des morceaux emprunts de merveilleux.

La technique est parfois faiseuse de magie. Pour Émilie Simon, l’utilisation des logiciels permet d’aller plus loin dans la création. Musicienne accomplie, elle cherche à modifier le timbre des instruments pour en obtenir une texture particulière. C’est avec cette approche augmentée qu’elle revient sur scène, ce vendredi 7 avril 2023. Dans une atmosphère quasi cyberpunk, Émilie Simon apparaît seule, dans une sphère spatiale. Un clavier à portée de main et la guitare en bandoulière, elle joue une intro puis enchaîne sur Un secret. Tout comme Flowers, Blue Light, Désert… les morceaux sont connus mais ils sonnent différemment. Pendant 1h30, ESva révéler les nouveaux arrangements de son répertoire. Une relecture de son travail qui n’arrive pas par hasard : il marque un anniversaire, celui de deux décennies de carrière. Coïncidence ou pas… c’est aussi à Rennes – tout comme son premier live à l’Ubu en 2003 – qu’elle présente son projet. Après une période de résidence, elle démarre sa tournée avec deux dates à L’Aire Libre, dans le cadre du Festival Mythos. Un seule sur scène. C’est avec ce format inattendu qu’elle revient après quelques années de silence. Pour cette performance, l’artiste utilise ses machines comme des instruments à part entière : tous les changements d’ambiances se font en live. La transition sur Il pleut est, par exemple, d’une remarquable poésie… un instant suspendu qui révèle toute l’habileté de la créatrice. ES mêle les sons en direct, avec une part d’improvisation. La voix, elle, semble agir comme une ligne directrice. Un socle mélodique que la dame n’hésite pas à confronter à son fameux bras électronique qui lui apporte des effets en temps réel. Oui, le savoir-faire est impressionnant mais l’émotion l’est tout autant. Une émotion qui passe par la voix. Entre les morceaux, l’artiste s’exprime peu mais quand elle le fait, les mots sont presque chuchotés : il s’en dégage une belle proximité qui abolit les frontières entre l’artiste et son public. Côté maîtrise, Émilie Simon a sa propre signature vocale. Elle est capable d’amplitudes qui lui valent d’être comparée à des artistes telles que Kate Bush ou Björk. Mais là encore, la technique n’est rien sans une dose d’inventivité. Le concert se conclut avec Fleur de saison et Swimming… Un finish éclatant et une salle conquise ! En une soirée, la compositrice a su insuffler une autre dimension au passé… Serait-ce une façon pour elle d’entamer un nouveau cycle créatif ? Il se dit qu’elle aurait deux albums en préparation. Rien d’étonnant… pour les passionnés, le cheminement artistique est un éternel recommencement… mais ES continuera les concerts seule ?

Affronter la scène en solo demande du cran. Émilie Simon n’en manque pas mais elle ne cesse de le dire : dans les coulisses, se cache toute une équipe. Ce soir d’avril 2023, elle cite plusieurs fois le nom de Cyrille Brissot : un compagnon de route qu’elle a rencontré à l’IRCAM (Institut de recherche et coordination acoustique/musique) et qui est là depuis ses débuts. C’est lui qui a créé le contrôleur, ce bras électronique qu’elle ne quitte plus. Il l’a aussi accompagné plusieurs fois en concert, en tant que musicien. De près ou de loin, Émilie Simon est entourée. Les gens qui font partie de son histoire résonnent dans sa musique : ceux qui l’accompagnent dans ses projets personnels mais aussi les réalisateurs pour qui elle a composé des bandes son. Au fil des années, sa filmographie s’est étoffée : en partie pour la France avec La Marche de l’Empereur, La Délicatesse, Quand je serai petit… mais aussi à l’international avec The Jesus Rolls et le génial John Turturro. Et puis, il y a toutes les autres rencontres. En duo, avec l’interprétation magistrale du mythique Blue Hotel aux côtés de Chris Isaak. Dans ses vidéos, sur Internet, avec des reprises – souvent au piano – d’Alain Bashung, de Wham! ou encore de Vanessa Paradis. Exploiter l’éventail des possibles tout en faisant parler ses émotions… La compositrice évoque ceux qu’elle a perdu avec Franky Knight. ES rend hommage à la vie de son compagnon : le talentueux producteur et ingénieur du son qu’était François Chevallier. Le monsieur a participé à ses albums mais il a aussi travaillé avec des groupes comme Aracade Fire et Coldplay. La musique a aussi ce pouvoir… Elle a la faculté de figer le temps pour ne pas oublier.

Émilie Simon est la créatrice d’un univers hybride tout en retenue. Elle raconte sans vraiment révéler. Oui, elle est de ceux qui laissent les portes ouvertes pour que chacun puisse imaginer ce qu’il a envie de voir. C’est une force… mais c’est surtout la marque d’une très grande artiste. Ses chansons sont des fragments de vie qui mêlent éléments organiques et émotions. Rêve ou réalité ? Peu importe. La poésie, elle, est bien là. Elle frôle le merveilleux et donne une note d’éternité à ces fresques musicales.

Caroline Vannier

Lofofora : interview de Phil Curty (basse)

Lofofora ne vieillit pas. Après plus de trente ans à écumer les scènes de France et d’ailleurs, le groupe n’a rien perdu de sa verve. Le discours est là. L’habileté aussi. Situé quelque part entre le hardcore, le punk et le metal, leur musique avance avec ce souffle qui sied si bien à cette fusion venue des années 90.

Riffs acérés, brèves envolées, ruptures diablement efficaces… Le son de Lofo a tout ce qu’il faut pour garder en éveil. Oui, l’énergie des instruments percute… mais la description serait incomplète sans évoquer l’interprétation. L’ensemble guitare, basse et batterie offre un formidable terreau aux textes de Reuno : des mots piqués à vifs qui disent l’absurdité de notre société. Envie de tuer, lames de fond, les gens,holiday in France, l’oeuf… un brun conteur, le frontman offre sa vision d’une civilisation qui va mal. Une liberté d’expression qu’il est de bon ton d’entendre… et qui ne laisse jamais place à la pensée rapide. Certes, les coups de gueules rugissent d’un live à l’autre mais l’argumentaire est référencé et réfléchi. Un franc parler qui place la musique au cœur de la société et qui inscrit d’emblée Lofo aux côtés de formations telles que Rage against the machine, Public Enemy ou les Bérurier Noir… Comme un affront aux maux de ce monde, le groupe trace sa route sans perdre ses valeurs. Mieux, il résiste et rassemble ! Le public des débuts ne les a jamais lâché. Bien au contraire. Trois décennies que cette histoire se poursuit et s’étoffe ! D’autres générations se sont greffées aux premières et il faut avouer que rares sont les déçus. Ceux qui les ont vu (et revus) clament haut et fort qu’un live de Lofo est gage de qualité. Les autres regardent avec surprise, en se disant comment ils ont pu passer à côté… Qu’est-ce qui explique une telle adhésion ? Peu présents sur Internet ou dans les médias, Lofo s’est fait une place dans les salles et les festivals. Oui, la qualité de jeu est inféniable… mais ce qui met tout le monde d’accord, ce sont les propos. Des propos qui s’accompagnent toujours d’actes forts. Le groupe propose souvent à des associations locales (ou à portée internationale comme Sea Shepherd) de les suivre en tournée pour y poser leurs stands. Ils n’hésitent pas non plus à faire des concerts de soutiens. Ils ont aussi fait le choix de travailler avec un label indépendant depuis 2005. Quand ils ont décidé d’y aller, l’aventure At(h)ome débutait pourtant à peine… Une démarche « combative et engagée » dans une structure à taille humaine qui rompt avec des années passées chez Virgin et BMG.

Les musiciens de Lofofora sont libres. Ils respectent leur public et c’est aussi pour cette raison qu’ils ne renonceront pas à leur créativité. Des reprises comme Madame Rêve (Alain Bashung) en est parfait exemple : un morceau formidablement interprété mais qui tranche avec ce qu’ils font. L’album électro-acoustique Simple appareil – sorti en 2018 – en est une autre illustration. Un projet très réussi mais qui reste éloigné des riffs énervés que proposent le groupe. Là encore, les actes prévalent plus que tout ! Le quator ne limitera pas sa démarche artistique, quitte à décevoir, quitte à vendre moins. Loin des réseaux sociaux, des plateformes et des majors, il faut croire que la musique ne se compte pas seulement en donnée économique. L’avenir serait-il dans les labels indépendants ? Quelle place accorder à l’art dans une société qui prône le plus souvent l’ultra capitalisme ? La question reste ouverte… Reuno (chant), Phil Curty (basse), Daniel Descieux (guitare), Vincent Hernault (batterie) montre qu’un autre chemin est possible. Merci messieurs. Il est bon de voir que dans un monde qui se disloque, des voix continuent de s’élever.

Entretien avec Phil Curty (basse) : interview du 20 janvier 2023 à Rennes

1 – En dehors de Lofofora, joues-tu dans d’autres groupes ?
À une époque, j’étais dans un autre groupe qui s’appelait Noxious Enjoyment. C’était à la fin des années 90 et c’est là que j’ai rencontré Daniel qui est devenu guitariste de Lofo.

2 – Combien de dates fais-tu par an ?
Au début de Lofo, on faisait 120 dates par an. Là, on est plutôt à 70/80 dates par tournée.

3 – En 2018, vous avez sorti Simple appareil. Un projet qui tranche avec ce que vous faites d’habitude. Était-ce une envie de longue date ?
On ne tient pas compte de ce que les gens veulent écouter. On s’est dit que ça serait bien de faire un album complètement électro-acoustique. C’était une façon de composer complètement différente, tout en restant fidèle à notre musique et aux textes.

4 – À l’heure des réseaux sociaux, comment communiquez-vous ?
On fait le minimum. On a un facebook mais on ne l’alimente pas tous les jours. Voilà pour les réseaux sociaux, le bouche à oreille fait la suite. On a une fan base depuis pas mal d’années. Il y a des gens qui ont lâché et qui reviennent nous voir plusieurs années après. D’autres qui n’ont jamais arrêté de suivre. La base est là.

5 – Comment composez-vous ?
On compose d’abord la zik. Reuno écoute et l’idée du thème vient au fur et à mesure. Ça reste un partage d’idées avant tout.

6 – La musique est-elle ton unique métier ?
J’ai la chance de ne faire que de la musique. Avant d’être musicien, j’ai travaillé dans l’industrie et je n’y reviendrai pas. Je ne me vois pas lâcher la basse.

7 – Toujours sur le label At(h)ome ?
On est là depuis la création du label. On a maintenant toute notre discographie chez eux. Les albums y sont tous disponibles.

8 – Quel regard portes-tu sur la musique en 2023 ? Est-ce plus dur pour les musiciens d’aujourd’hui d’en vivre ?
J’ai la chance de ne plus avoir à me poser ce genre de questions. Avec notre label et notre tourneur (depuis 15 ans), on est bien entourés. Je trouve qu’aujourd’hui, il y a plus de facilité pour enregistrer. On peut le faire de chez soi avec un minimum de matériel. A notre époque, c’était plus compliqué ! C’est aussi plus simple de se faire connaître mais il y a du monde. Beaucoup de monde ! Des bons groupes, il y en a énormément et il faut savoir faire la différence pour intégrer un label.

9 – Qu’est-ce qui fait que la passion est toujours là ?
La première des choses, c’est de faire de la musique avec des potes, avec des gens que tu apprécies et avec qui tu as envie de partager.

10 – À quelle fréquence joues-tu ?
J’ai besoin de jouer presque tous les jours. Je branche la basse le matin sur le PC et je joue presque toute la journée. Je fais des pause, je reprends, j’enregistre… En tournée, c’est différent. On joue régulièrement. On ne bosse pas de la même façon. Là, on travaille sur le prochain album et on a hâte de rentrer en studio. Ça sera le 11ème album de Lofofora : il devrait sortir début 2024.

Caroline Vannier

Interviews : Open Garden du Jardin Moderne (9 juillet 2022)

Alligator

1 – Genre musical : Synth-pop francophone.
2 – Membres du groupe : Camille (chant, clavier et boîte à rythme) et Alexis (chant, clavier et guitare).
3 – Date de création du groupe : 2017.
4 – Cadence des répétitions : Résidence occasionnelle au Jardin Moderne, tout dépend des concerts.
5 – Combien de concerts par an ? Une dizaine en moyenne selon l’année.
6 – Des enregistrements à votre actif ? Oui, 2 albums, Octets (2017) et Torrents (2022) sortis sur la Souterraine. Entièrement faits maison.
7 – Quand vous évoquez votre musique, vous parlez d’un univers lo-fi. Pouvez-vous en dire plus ? C’est encore plus vrai pour le premier album. C’est de l’autoproduction, il y a un grain… ça ne se veut pas trop propre. Depuis le début, on fait avec les moyens du bord, nos instruments et nos voix sont enregistrés avec une carte son sur un ordinateur basique. On apprend tout au fur et à mesure. On est dans une dynamique très DIY, ce qui peut contraster avec une musique pop, mais c’est ce qui donne une couleur particulière à ces deux albums.
8 – Des autodidactes dans le groupe ? Oui, uniquement des autodidactes.
9 – Une référence musicale commune ? Mylène Farmer évidemment.
10 – Trois souhaits dans l’avenir ?
– Avoir un support physique (vinyles).
– Des clips.
– Des concerts.

Sur le web :
https://www.facebook.com/alligator.musique
https://alterk.lnk.to/TorrentsAlligator

Beyond the Kraken

1 – Genre musical : Hardcore.
2 – Membres du groupe : Alex (chant), Tom (basse), Paul (guitare) et Félix (batterie).
3 – Date de création du groupe : 2021.
4 – Cadence des répétitions : Toutes les semaines.
5 – Combien de concerts depuis la création du projet ? Aujourd’hui, c’est le premier vrai concert. On remercie l’équipe du Jardin Moderne et Amandine qui ont soutenu le projet. On a fait plusieurs scènes ouvertes ici.
6 – Des enregistrements à venir ? C’est en cours. On prépare un 7 titres.
7 – Selon vous, qu’est-ce qu’une compo efficace ? C’est à l’instant t : l’émotion qu’on peut avoir au moment de la création. Il y a aussi tout ce qui va avec, la façon d’amener des reliefs et de faire le riff qui colle. Du simple et de l’efficace ! La réaction du public est importante aussi pour constater l’efficacité : si ça se bagarre, c’est bon.
8 – Avez-vous joué dans d’autres formations avant celle-ci ?
Paul (guitare) : Avant, j’habitais à Bordeaux et je jouais dans le groupe Rest in Pit (hardcore).
Félix (batterie) : Je fais des concerts depuis que j’ai 16 ans. J’ai joué pendant 7-8 ans dans Anticorpse (death / black) et Dawn of Might (death). Il y a aussi eu Inseminate Degeneracy (le groupe existe encore mais il est en pause). Sinon, je suis chanteur dans Cryogenical Excision (brutal slam).
9 – Des autodidactes dans le groupe ? Pour la plupart, sauf la basse.
10 – Une référence musicale commune ? Knocked Loose.
11 – Trois souhaits dans l’avenir ?
– Jouer en festival.
– Sortir un album.
– Trouver un label.

Sur le web :
https://www.facebook.com/beyondthekraken

Crocodile Boogie

1 – Genre musical : Rock / alt-country.
2 – Membres du groupe : Sébastien Blanchais (chant), Gil Riot (guitare), Jibé Polidoro (guitare), Stella (basse) et Pialli Courchesne-Laurier (batterie). Elles sont sœurs.
3 – Date de création du groupe : 2021.
4 – Et dans sa forme actuelle ? 2021.
5 – Cadence des répétitions : Une fois par semaine.
6 – Combien de concerts par an ? On n’a pas compté mais on doit être à une vingtaine ou une trentaine peut-être.
7 – Des enregistrements à votre actif ? A Family Affair (2021). Il est sorti en vinyle et CD en France et en Australie (exemplaires épuisés).
8 – Comment est né le projet ?
Seb : Ce n’était pas vraiment un projet. L’idée était d’abord de faire des morceaux pour se faire plaisir.
Jibé : Au début, ça devait être un album de reprises. Gil et d’autres musiciens se sont greffés dessus. J’avais un studio et on a fait ça au fur et à mesure des années.
Seb : Le projet était de rendre hommage à des potes. C’est aussi pour ça qu’autant de personnes ont participé. Le premier concert était dément ! C’était dans un camping. Après on a eu 3 dates au Gabier Noir et ça s’est enchaîné sans qu’on calcule quoi que ce soit.
9 – La musique permet-elle de dire sans se dévoiler?
Pialli : Il y a plein de manières de dire : dans une autre langue, dans la façon de s’exprimer…
Seb : Il peut y avoir 9-10-11 sens différents sur un morceau. Les gens ne comprennent pas toujours la même chose. Les musiciens que j’aime comme Spencer, ils allaient du général au particulier. Ils se mettaient à poil dans leur langue.
10 – Âges, parcours… le profil des musiciens est aussi varié qu’un portrait de famille. Était-ce la volonté de départ ?
Seb : Moi, j’ai toujours voulu faire ça. Cette façon de faire, c’est très australien. En France, ça n’existe pas. Chez Spencer, c’est comme ça et ça a de la gueule.
Pialli : Il y a l’expérience de certains et la fraîcheur des plus jeunes.
Seb : On n’a pas fait de calculs, non plus. Avec Pialli et Stella, on s’est rencontrés dans une émission de radio et c’est parti comme ça.
11 – Pas de musique sans vinyles ?
Seb : Tous les supports sont bons. Je suis de la génération vinyles mais je ne condamne pas le CD. Les cassettes, c’est bien aussi. Il faut juste que toutes les informations soient restituées.
Pialli : Je mets tout mon argent dans le matériel de musique. Je ne dépense pas dans les disques. De toute façon, je ne suis jamais chez moi. Je préfère mettre mon argent dans les instruments.
12 – Comment avez-vous conçu la pochette de l’album ?
Seb : J’aime bien l’esthétisme des pochettes de disques. On trouve beaucoup de pochettes de ce style (Johnny Cash avec son fils, par exemple). Ça s’est fait comme ça. Je me dis que plus tard, ça fera un souvenir pour mon fils. Je ne suis pas autocentré : au départ, j’ai commencé seul. Aujourd’hui, je ferais une photo avec tout le groupe. C’est sûr. Ce que je n’ai pas dit non plus, c’est que Gargadennec est le photographe qui avait fait la pochette de mon premier groupe. Lui, il souhaitait boucler cette boucle. Je trouvais aussi que ça faisait sens. C’est un très bon photographe ! Il faut voir son travail.
13 – Qu’est-ce qu’une bonne reprise ?
Seb : Soit tu veux mettre en lumière un artiste qui ne l’a pas suffisamment été, soit tu veux mettre en avant le texte.
Stella : Quand c’est différent.
Jibé : Si les musiciens réussissent à assimiler le morceau au point de se le réapproprier, ça fonctionne. Il faut que le public croie que ceux qui jouent devant eux l’ont écrit.
14 – L’émotion captée à la création peut-elle être reproduite de la même façon sur scène ou sur un album ?
Stella : Ça s’amplifie.
Pialli : Oui.
Jibé : Ce n’est pas la même émotion. Quelle qu’elle soit, il faut essayer de l’avoir à chaque concert.
15 – Familles, projets, boulots… comment s’organiser au quotidien pour laisser une place à la musique ?
Seb : On est en plein dedans. On est en train de chercher 4 jours pour enregistrer. Tout le monde a plusieurs projets, des gamins… Trouver du temps, c’est le côté un peu sport. Les filles n’habitent pas à Rennes. Elles font 80 bornes, ça fait 2 h de route pour répéter.
Stella : Oui, on a d’autres projets aussi. Noble Sauvage et un autre groupe en duo.
16 – Des nouvelles pour les mois ou les années à venir ?
Seb : C’est le dernier concert de Jibé ce soir. Il part sur d’autres projets. Comme je le disais, on cherche aussi à enregistrer.
17 – Le mot de la fin ?
Stella : Lumière, renaissance, symbiose…
Jibé : Oh non !
Gil : Que Dieu vous proute !

Sur le web :
https://www.facebook.com/people/Crocodile-boogie/100044100761333/
https://beastrecords.bandcamp.com/album/crocodile-boogie-a-family-affair-br305

Here Comes the Flood

1 – Genre musical : Noise / alternatif.
2 – Membres du groupe : Bern (chant et guitare), Laura (basse), Clément (guitare) et Thibault (batterie).
3 – Date de création du groupe : 16 avril 2022.
4 – Cadence des répétitions : Une fois par semaine.
6 – Combien de concerts depuis la création du projet ? Ce soir, ça sera le sixième.
7 – Des enregistrements à votre actif ? 1 EP (5 titres) en 2022.
8 – Quand on fait du rock, comment garder l’intensité du live sur l’enregistrement ? Comment avez-vous travaillé en studio ? On a tout fait en live. On a enregistré avec Franck (du Jardin Moderne) dans une maison qui était vide. Il est venu avec son matériel et on a pris le temps de travailler en direct les morceaux qu’on avait déjà bien avancés. En ce moment, on prépare un album. On se prend une semaine complète en août pour le travailler et l’enregistrer.
9 – Des autodidactes dans le groupe ? Oui, en majorité sauf à la guitare. Dans un groupe, c’est bien qu’il y ait les deux : quelqu’un qui a une formation plus classique et d’autres avec une approche plus instinctive.
10 – Une référence musicale commune ? Chokebore.
11- Vous jouez (ou avez joué) dans d’autres formations avant celle-ci ?
Bern : je suis chanteur dans le groupe Dead (post punk / cold wave).
Laura : j’ai joué dans Soon She Said (shoegaze).
Clément : dans Bengäl (stoner).
11 – Trois souhaits dans l’avenir ?
– Du live !
– Du live !
– Une signature avec un label.

Laura et Bern

Sur le web :
https://www.facebook.com/herecomesthefloodband
https://bfan.link/here-comes-the-flood


Les Jeffs

1 – Genre musical : Classic rock / ’70s / psyché.
2 – Membres du groupe : Sophie (chant), Léopold (guitare et chant), Ewen (basse), Côme (batteur et couteau suisse), Anne-So (piano).
3 – Date de création du groupe : Septembre 2021.
4 – Et dans sa forme actuelle ? Anne-So s’est jointe au groupe pour ce concert (l’Open Garden du Jardin Moderne, le 09/07/2022). C’est le principe du groupe : on fait intervenir les copains dès qu’on peut.
5 – Cadence des répétitions : Avant, c’était tous les vendredis. Avec la fac et les activités de chacun, le rythme est devenu moins régulier mais il s’intensifie en période de concerts.
6 – Combien de concerts par an ? 2 ou 3.
7 – Des enregistrements à votre actif ? Aucun.
8 – Qu’est-ce qui fait que votre musique soit marquée années 70 ? Comment le reconnaît-on à l’oreille ? Ce sont surtout nos influences musicales qui sont issues des ’70s. Après on fait ce qu’on veut. Léo apporte aussi une touche grunge avec sa voix et ses compos.
9 – Des autodidactes dans le groupe ? Seulement pour le chant. Sinon nous avons tous pris des cours pour nos instruments respectifs, et nous sommes presque tous en fac de musicologie (sauf Anne-So). Côme a une formation de conservatoire.
10 – Une référence musicale commune ? Nirvana ! Ce doit être un des groupes les plus universellement connus et appréciés de toute manière.
11 – Trois souhaits dans l’avenir ?
– Qu’il y ait toujours cette ambiance fraternelle au sein de nos groupes, dans le partage de la musique et non dans la compétition.
– Qu’on reste une bande de potes.
– Progresser.

O-Diod

1 – Genre musical : Space rock / electro rock.
2 – Membres du groupe : Baptiste (batterie et sample), Bastien (clavier, guitare et chant) et Camille (basse et chant). Baptiste et Bastien sont frères.
3 – Date de création du groupe : Fin 2018.
4 – Et dans sa forme actuelle ? Septembre 2021.
5 – Cadence des répétitions : 1 ou 2 fois par semaine au Jardin Moderne et dans un grenier qu’on a aménagé en studio.
6 – Combien de concerts par an ? 9.
7 – Des enregistrements à votre actif ? 1 EP autoproduit (mai 2021).
8 – Posez-vous vos samples avant ou après la création instrumentale ? Et en live, utilisez-vous un clic pour caler la rythmique ? Oui, on utilise le clic en live. Pour la composition, on part souvent d’une mélodie ou d’un son qu’on travaille sur ordinateur. Le tout est rebossé ensemble, en répétition. Le sample n’est pas pensé à part. Il n’est pas à séparer de la partie instrumentale. Ce n’est pas l’un ou l’autre, ça part toujours d’un élément qui se démarque et qu’on retravaille ensemble.
9 – Des autodidactes dans le groupe ? On a tous suivi des cours sauf pour la basse.
10 – Une référence musicale commune ? Muse.
11 – Trois souhaits dans l’avenir ?
– Pouvoir vivre de notre passion.
– Avoir de l’influence : entendre un jour d’autres groupes reprendre nos morceaux.
– Avoir un tourbus.

Sur le web :
https://www.facebook.com/ODiodmusic
https://www.youtube.com/channel/UCx9jLdKXP-510VqPox_4dKg

Pulco Turbo

1 – Genre musical : Techno / hardcore.
2 – Membres du groupe : Pulco Turbo (1 DJ).
3 – Date de création du groupe : 2019.
4 – Cadence de travail : C’est irrégulier. Quand il y a des prestations, je prends une semaine pour travailler à hauteur de 4 h par jour.
5 – Des enregistrements ou des vidéos de ce projet ? J’ai un SoundCloud.
6 – Les ateliers de mix que tu mènes au Jardin Moderne influencent-ils tes créations musicales ? Si oui, de quelle manière ? Oui, ces ateliers en mixité choisie m’influencent forcément dans les morceaux que je sélectionne pour les animer. Les participants me font aussi découvrir de la musique. Faire ces ateliers occasionne aussi des rencontres qui m’offrent des opportunités pour jouer dans des lieux que je ne connaissais pas.
7 – Autodidacte ? Oui, je le suis.
8 – Une référence musicale ? Miley Serious.
9 – Trois souhaits dans l’avenir ?
– Organiser un événement festif avec les participants de l’École de la boum.
– Continuer les ateliers.
– Voir des artistes que j’adore comme Kilbourne et Badsista.

Sur le web :
https://www.facebook.com/pulcoturbo

Rasvetali

1 – Genre musical : Chanson bricolée.
2 – Membres du groupe : Laëtitia (piano, violoncelle et charango), Stéphanie (accordéon), Damien (guitare) et Cédric (percussion). Chant pour tout le monde.
3 – Date de création du groupe : 2012.
4 – Et dans sa forme actuelle ? 2021.
5 – Cadence des répétitions : Toutes les 2-3 semaines.
6 – Combien de concerts par an ? Entre 6 et 8.
7 – Des enregistrements à votre actif ? 2 CD en autoproduction.
8 – Chanter en français, était-ce une évidence dès le départ ? La composition de la musique intervient-elle avant ou après l’écriture des textes ? On a quelques textes en anglais mais on part toujours d’une compo en français. Écrire en français, c’est toujours plus compliqué : on est plus à nu, le message est plus direct. Parfois, c’est trop intime et dans ce cas, on les traduit en anglais pour ne pas trop se dévoiler. Pour la composition, c’est varié. Parfois le texte est avant les instruments et parfois après. La compo peut partir de l’idée d’un musicien mais les arrangements sont fait ensemble. Il faut accepter que ce qu’on a créé soit modifié par tout le groupe. Ce n’est pas toujours évident. On adore aussi travailler les harmonies vocales : le chant, c’est ce qui nous réunit.
9 – Des autodidactes dans le groupe ? Oui, autodidactes pour la plupart. C’est vrai pour le chant, l’accordéon, la guitare et le violoncelle. Cédric, lui, est intermittent (chanteur lyrique et percussionniste).
10 – Une référence musicale commune ? Gainsbourg.
11 – Trois souhaits dans l’avenir ?
– Faire un clip.
– Ça fait 10 ans qu’on joue ensemble sur la scène locale et ça nous suffit. On souhaite que ça continue comme ça.
– Faire danser les gens

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Tapage Nocturne

1 – Genre musical : Rock-pop covers.
2 – Membres du groupe : Erwan (basse), Stéphane (batterie), Sébastien (guitare et chant) et Julien (guitare et chant).
3 – Date de création du groupe : Automne 2017.
4 – Et dans sa forme actuelle ? Été 2018.
5 – Cadence des répétitions : 1 fois par semaine pendant 3h.
6 – Combien de concerts par an ? Entre 3 et 5. Aujourd’hui, on en a deux à suivre. Après le Jardin Moderne, on part jouer pour une association de foot.
7 – Des enregistrements à votre actif ? Pas d’enregistrement, on est un groupe covers, on ne voit pas l’intérêt. On a des vidéos avec une chaîne.
8 – Qu’est-ce qu’une bonne reprise ? Faut-il se rapprocher le plus fidèlement possible de l’originale ou au contraire, se laisser une liberté d’interprétation ? On part de la version originale mais on s’inspire toujours d’une cover existante. On se réapproprie les morceaux mais on cherche toujours une cohérence dans les enchaînements d’un titre à l’autre. Et le plus important, c’est qu’on est surtout drivé par le plaisir de jouer.
9 – Des autodidactes dans le groupe ? On l’est pratiquement tous. Il n’y a que moi (Stéphane) qui ai suivi une école de musique pour la flûte traversière mais rien en batterie.
10 – Une référence musicale commune ? Les Pixies.
11 – Trois souhaits dans l’avenir ?
– Plein de concerts.
– Jouer le plus longtemps possible.
– Faire un concert blind test

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