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Des histoires qui se vivent

Face to Face : au cœur du « Do it yourself » (février 2013)

Face to Face : au cœur du « Do it yourself » (février 2013)

La débrouille, c’est la figure de proue de l’asso Face to Face. Déjà 9 ans d’autonomie et une volonté de proposer une alternative au système d’organisation de concerts. Pas de grands discours, juste un souhait de « ne pas vendre son cul ». Un engagement qui va de soit et qui fédère !

Ce trip de passionnés de musique rassemble une trentaine d’anonymes. Dans l’asso, pas de chef mais cinq pilotes qui manœuvrent sans calcul et qui savent mouiller le maillot. Tout le monde met la main à la patte ! Y’a qu’à écouter Jonathan, membre actif de l’asso « on a tous notre petite spécialité » : bouffe, programmation, traduction… Des petites mains qui ne chôment pas et qui n’hésitent pas à alimenter eux-mêmes la caisse collective : « niveau budget, on met de notre poche ». Aucune subvention : ici, l’indépendance se gagne en retroussant ses manches ! Le but ? Se faire plaisir et surtout « donner l’opportunité aux Rennais d’aller voir des groupes qu’ils n’auront pas l’occasion de voir ». Face to Face a concocté des affiches avec quelques noms de la scène internationale comme : Cruel Hand, du hardcore américain ; Civet, quatre filles aux commandes d’un groupe punk rock ; Kamikaze Queen, des Berlinois qui mélangent gros son et cabaret… C’est certain : beaucoup de musique extrême mais l’asso sait s’ouvrir à d’autres influences comme le hip hop ou la pop punk. Une ligne de conduite efficace, sachant que Face to Face a invité près de 200 artistes et a su aller chercher un public qui répond toujours présent.

Pas de concert sans public ! Pour une soirée au Mondo Bizarro, au Jardin Moderne ou à la Fontaine de Brocéliande, la promo passe par la rue et par Internet : « les réseaux sociaux c’est pas ce que je préfère mais ça aide grave », explique Jonathan. La communication ne se fait pas en deux clics sur le web, la carte de visite de Face to Face, c’est aussi son visuel. Le look de l’asso interpelle : un design graphique personnel et soigné, un boulot qui porte la griffe de l’asso Skik qui donne régulièrement un coup de main pour la conception d’affiches et de flyers. L’union fait la force : chez Face to Face, la débrouille passe aussi par les partenariats. Dans l’historique de l’asso, on peut voir des collaborations d’un soir avec Enragé Production, Hyptnotique Prod ou Les 3 singes. Une mutualisation qui permet l’émergence de nouvelles idées… En décembre 2013, les internautes ont pris les commandes de la prog : 44 groupes locaux en liste et quatre places pour jouer à la Cité. Une première expérience qui a rassemblé 550 spectateurs. Un succès qui repose sur un sacré coup de flair… L’asso suit ses intuitions et se laisse guider « par le hasard des rencontres ». Elle fonctionne par échanges de dates et n’hésite pas à mélanger formations locales et étrangères. Un système qui abolit les frontières : des groupes bretons comme Hand of Blood ont ainsi pu jouer en Pologne ou en Hollande. Et ce n’est qu’un début, le booking, c’est un projet engagé depuis 2011 et qui prend de l’ampleur. En 2013, un échange est prévu avec Strenghten What Remains, du gros son en provenance de Tampa en Floride. Le rendez-vous est donné ! Face to Face est une asso libre qui fait la part belle aux «  groupes qui ont le même esprit, la même philosophie : des groupes engagés » Un exemple de Do it yourself à méditer…

Caroline Vannier

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