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Des histoires qui se vivent

Flav, musicien… et programmateur au Bar’Hic (juillet 2019)

Flav, musicien… et programmateur au Bar’Hic (juillet 2019)

Le Bar’Hic va fermer… Triste nouvelle mais c’est bel et bien ce qu’on entend depuis quelques semaines. Situé tout en haut de la place des Lices, le bar est un lieu bien connu des amateurs de Rock, Metal, Punk, Blues et Électro à Rennes. Alors forcément, une telle annonce inquiète pas mal de monde. Mais qu’en est-il vraiment ? Simple changement de nom ou arrêt définitif des concerts ? Exit les rumeurs ! Le mieux est de se rendre sur place et de rencontrer celui qui gère la prog du caf’con’.

« Oui », confie-t-il. « Tout va changer ici. Il y aura toujours des concerts, une partie de l’équipe reste mais le nom, la déco et la dynamique ne seront plus les mêmes. Il y aura un autre programmateur à partir de septembre. » Flavien s’en va mais son travail ne sera pas passé inaperçu. Bien au contraire. En moins d’un an, l’ex barman s’est fait un nom. Groupes, tourneurs, asso… son carnet d’adresses est bien rempli et c’est mérité : « Marion était là avant moi. C’est elle qui a commencé à mettre tout ça en place. » Quoi qu’il en dise le public et les musiciens apprécient la qualité de sa prog et la sincérité de sa démarche. Son atout ? Mettre en avant des formations en qui il croit : « Darcy, Rataxes, 22 Longs Riffs… Après, il y en a eu plein des groupes que je voulais faire jouer ici et qui sont venus. Gros coup de cœur quand même pour Em Shepherd, un groupe nantais de rock électro jazzy. C’est monstrueux ce qu’ils font : un son d’une propreté hallucinante. » Flav est là depuis seulement dix mois mais il sait de quoi il parle. Pas étonnant, avec les deux pieds dans la musique depuis l’adolescence, il est loin d’être un novice : « j’ai commencé la batterie à quatorze ans mais le virus m’a pris entre huit et dix ans. Mes grands-parents avaient MTV et un jour, j’ai vu un tout jeune batteur faire un show. Je me suis tout de suite dit que c’était ça que je voulais faire. Au collège, j’avais déjà un pote qui jouait de la zik et j’ai suivi. Mes parents m’ont toujours soutenu et ils le font encore aujourd’hui, j’ai beaucoup de chance. » Depuis ses quatorze ans, il ne lâchera rien. Après le bac, il passe une licence en Musicologie et intègre l’école Agostini à Nantes : « la licence m’a ouvert à d’autres horizons. J’ai appris à écouter la musique. » Très vite, il joue en groupes mais c’est à la Fac qu’il fera des rencontres décisives : « Avec Gus – chanteur/guitariste chez Sîn –, on était dans la même promo. On a créé un premier projet qui n’a pas tenu mais on en a remonté un autre en 2016 : Sîn. » Les trois musiciens enchaînent les concerts et signent quelques belles dates comme à l’UBU ou au Ferrailleur. Entre Metal, Stoner et Rock, leur son se fait une place dans le milieu de l’underground. Ils préparent actuellement un album qui devrait sortir pour la fin de l’année 2019.

Quand Flav parle de musique, il y a beaucoup de passion dans ses propos mais le boulot n’est jamais loin. Développer sa propre approche de l’instrument passe forcément par une excellente maîtrise technique. Devenir un bon musicien prend du temps et il n’est pas avare de compliments quand il cite ceux capables de l’être : « Alex Jadi, un batteur avec un énorme cursus. Il est terrible sur scène. Il joue dans Fange et Swaarm. Il est au-dessus de tout le monde et c’est une crème. »

Flav’ poursuit sa carrière de batteur dans Sîn et il n’abandonne pas la prog. À la rentrée, il intègre l’équipe du Dejaze. Une nouvelle aventure commence pour lui… et pour pas mal de groupes qui espèrent le suivre. Il l’assure, l’éclectisme de sa programmation, il tient à la garder. « Je veux, par exemple, continuer à travailler avec des asso de Hardcore. C’est une scène très active à Rennes. » Il s’arrête un moment puis poursuit : « je les cite eux mais il y a plein d’autres, des groupes ou des asso, dans des genres très différents à Rennes et ailleurs. L’erreur serait de se fermer. C’est toujours mieux d’accorder des dynamiques que des styles.» Diversifier, refuser l’homogénéité… Serait-ce la clé d’une soirée réussie ? Une idée à méditer.

Caroline Vannier

Sur le Web :
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