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Des histoires qui se vivent

MASS Metal au sous-sol : rencontre avec William (février 2018)

MASS Metal au sous-sol : rencontre avec William (février 2018)

Un ordinateur, une caméra, une bonne connexion… et c’est parti. Aujourd’hui, on peut presque tout faire de chez soi : en quelques clics, il est possible de créer sa propre émission sur Internet. Avec un minimum de matos, des plateformes comme YouTube proposent un cadre et une diffusion quasi immédiate. D’accord… Mais encore faut-il avoir la bonne idée. Le truc qui fera la différence et qui ne s’ajoutera pas à la liste de toutes ces émissions qui poussent sur la toile. Alors, comment se démarquer ? Qu’est-ce qui apporte de la visibilité ? Comment trouver un sujet béton ? STOP… Non ! Alors, là… on a tout faux ! Tout ce baratin ne colle pas du tout avec la vision de William. Oui, c’est vrai, il a sa propre chaîne sur YouTube. Oui, il aime passer du temps sur Internet – il dit avoir un côté geek –. Mais… quand il crée son émission de metal, c’est d’abord à des passionnés qu’il s’adresse. Son but ? Parler de musique, de groupes locaux, de potes, de gens rencontrés sur les routes… c’est ça, son moteur. Tout le reste, il s’en fout. Oh, s’il fidélise un public et qu’il reçoit des commentaires qui font mouche, il ne va pas bouder son plaisir. Mais la visibilité, la course au plus grand nombre de vues, le record d’abonnements à sa chaîne… ça n’a pas d’importance.

Non, parlons plutôt de rencontres, parce que MASS Metal au sous-sol, c’est d’abord l’aventure d’une équipe, ce que nous confirme William : « Oui, ça faisait un moment que j’avais le concept dans la tête ! J’ai rencontré les bonnes personnes et je me suis lancé ». William fédère. Il présente aussi l’émission mais il n’est pas seul. Au cours de notre entretien, il ne cesse de citer les noms de ceux qui bossent à ses côtés : Joeun Lee qui gère la captation et le cadrage vidéo, Théodore du Pontavice qui s’occupe de la lumière et Sylvain Le Roux, le cameraman qui fait tous les montages. Sylvain, c’est avec lui que tout a commencé : « Il fallait que je rencontre des gens motivés et capables de faire du montage. J’ai discuté avec Sylvain que j’avais rencontré en tant que batteur au sein du groupe Blood For Breakfast. C’est par la suite qu’on est devenu de bons amis et colocataires et l’émission a démarré comme ça. » Un concept qui semble simple. Une attitude spontanée devant la caméra… mais est-ce si facile à réaliser ? « Il faut une journée complète (tournage et préparation), souvent le week-end. Le live de l’interview dure 20 minutes : on fait tout d’une traite. Pas d’interruption. Idem pour le blind test. Tout est tourné en one shot. » Pas de faux-semblants dans cette émission, les musiciens parlent de ce qu’ils font comme s’ils étaient à la maison : « S’ils ont envie de passer la soirée avec nous, je propose aux groupes de dormir ici. » Mais il y a du travail ! L’image est de bonne qualité, le son aussi. Théo qui est intermittent du spectacle « étudie bien la lumière mais ne tombe jamais dans le tout studio ou le tout live. Il n’y a pas des light partout. » En découvrant l’émission sur le net, qui pourrait croire que tout est fait dans le sous-sol de la maison de William et de ses colocs ?

À travers une interview et deux morceaux live, MASS Metal met en avant des formations locales. Les spectateurs peuvent ainsi prendre le temps de découvrir ceux qui font la scène à deux pas de chez eux : « j’ai voulu m’installer à Rennes pour la musique, la mentalité, l’ambiance », explique William. Il précise aussi que : « sur YouTube, je ne trouvais pas assez d’émission de metal. Et surtout qui parlent de groupes bretons. Et en plus, on n’est pas loin du Hellfest. » Pour le moment, Faith Off, Jester Smoke Break, Carbonizer, Sideburn et Black Horns ont pris place sur le divan du sous-sol. Mais la liste des groupes que William souhaite inviter est longue !

Et lui dans tout ça ? Qui est-il ? Aurait-il sa place comme invité ? Oui, n’oublions pas que depuis 2013, il est l’un des guitaristes du très bon groupe de stoner Jackhammer. Passionné de guitare depuis un peu plus de vingt ans, il commence à jouer tout seul dans sa chambre à l’île de Groix : « Après plusieurs scènes et quelques passages dans divers groupes – dont ZOT qui a joué au premier Motocultor – j’intègre l’école M.A.I. (music academy international) à Nancy pour perfectionner mes connaissances et ma technique. Et rencontrer des musiciens qui partagent la même passion et le même amour pour la musique. » Là-bas, il croise des gens comme Benjamin Trulla et Guillaume Fabre. William est un technicien mais il a un jeu très ouvert. Adepte du riff efficace, il sait mélanger les genres, proposant toujours une narration solide et détonante. Ceux qui l’ont inspiré ? Deep Purple, Black Sabbath, Pink Floyd… Et dans l’avenir ? Pourquoi ne pas vivre de sa passion ? « Enregistrer des groupes, donner des cours… pourquoi pas ? » C’est tout ce qu’on lui souhaite ! En attendant, un grand merci pour cette émission simple, honnête et originale.

Caroline Vannier

Interview « En coulisses »

1 – Plus de stress avant un concert ou avant une émission ?
Avant une émission. C’est tout nouveau de faire le con devant les caméras.

2 – Est-ce que tu as un rituel avant d’entrer sur le plateau ?
Un whisky et une bonne blague. Impro ou fiches ? J’ai essayé les fiches, mais ça marche pas. J’utilise plutôt des mots clés pour m’aider… et selon la configuration, ça passe. J’essaie d’être le plus humain possible.

3 – À quoi ressemblent les fins de tournage ?
Quand les musiciens peuvent rester, c’est la grosse fiesta dans la baraque. On Jam, on échange des plans zik, on propose des games du genre : karaoké metal, jeux vidéos, billard …

4 – À choisir, quel est le pire : le trou de mémoire ou la blague qui tombe à plat ?
La mauvaise blague. Tout le monde ne comprend pas le second degré.

5 – C’est quoi une question à la con ?
La signification du nom du groupe.

6 – Dans la première émission, pourquoi ces images subliminales de Christine Boutin ? Est-elle devenue malgré elle, un symbole du metal et du Hellfest ?
(Il ouvre de grands yeux et se marre) C’est avant tout un gag de Sylvain. Il n’est pas là, il ne peut donc pas répondre car c’est lui qui a eu la merveilleuse idée. Je dirais que … comme beaucoup on aime pas les politiciens et on aime bien taquiner.

7 – Quand tu te rases le matin, est-ce que tu rêves d’une émission en direct du Hellfest ? Avec qui ?
Non, je rêve pas du tout de ça. Pour être honnête, je respecte le Hellfest mais pour moi, c’est un peu Disneyland. Non, si je dois choisir : ça serait plutôt le Motocultor. Avec qui ? Je sais pas… j’admire beaucoup d’artistes.

8 – Les groupes que tu souhaites inviter un jour dans ton émission ?
Oh là, là… Il y en a plein. Je t’envoie la liste ! Liste envoyée : Big Sure, Tranzat, Les 3 Fromages, Red Dawn, Ultimhate, El Royce, Duckhunters, Geniteur, Marklor, Final Time, Creeping Devil Cactus, Appalooza, Yugal, Glam Dicinn, Origin Hell, Devoid, Belenos, Urban Attack, The Decline, Ultra Vomit, Sticky Boys, Dog’n Style, Tagada Jones, Ayers, Mantra, Discloser, Pictured, Mormieben, Drakwald, Hexecutor, War Machine, Psykup, Steel Rangers, Muttertain, Valse Noot, Eliza Lane, Direwolves, Oblivion, Sadhayena, Season of Tears, Agony of the Bleeding Flesh…

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