Ubutopik

Des histoires qui se vivent

Tambours du Bronx : W.O.M.P, à l’Étage (Rennes) – 5 avril 2019 –

Ce vendredi 5 avril 2019, c’est la première des Tambours du Bronx à Rennes en mode W.O.M.P. Dans la salle, pas mal d’habitués mais aussi une poignée de curieux… Des gens venus en nombre et qui ont envie d’entendre battre les bidons. Mais ne risquent-ils pas d’être surpris ? Oui, ce soir, les Tambours ne résonneront pas seuls… guitares, voix, samples… Le show sonnera metal. Le public les attendent-ils dans ce registre…

Surprendre, se réinventer, exploiter de nouvelles pistes… N’est-ce pas la marque de fabrique de ce groupe pas comme les autres ? Depuis bientôt 30 ans, les gars de Varennes-Vauzelles tracent leur route sans calcul. Une liberté qui les a tout récemment mené à jouer avec Sepultura… Ouais et c’était quelque chose ! Ceux qui ont eu la chance de les entendre marteler les fûts sur Roots Bloody Roots s’en souviennent encore. Allemagne, Pologne, New-York… partager la scène avec le groupe de thrash metal brésilien les nourrit d’une nouvelle expérience. Un élan qui leur donne l’envie d’aller plus loin : monter un show metal avec pas mal d’artistes qui comptent sur la scène alternative française. Le premier à dire oui est le batteur Franky Costanza (Dagoba, Blazing War Machine). Suivent, Reuno (Lofofora, Mudweiser, Madame Robert…) et Stéphane Buriez (Loudblast) au chant. Quelques Tambours troquent aussi les bidons contre la guitare et la basse. Tout s’est fait très vite et après une série de concerts (Motocultor, Rock Your Brain Fest…) ainsi qu’un album très réussi – sorti le 19 octobre 2019 –, ils entament une tournée qui promet d’être spectaculaire. Alors, on écoute ce que ça donne ?

20h30, Flayed – Hard Hitting Rock’n’Roll Groove Machine – monte sur scène. Ils assurent la première partie et le moins qu’on puisse dire c’est que ça claque ! De la maîtrise, du style, un son… les musiciens ont une véritable signature musicale qui rafraîchit l’approche du rock. Pas mal d’influences dans leur musique… Des riffs seventies couplés à une rythmique très groove et un chant, en anglais, porté par une voix à la Dave Grohl. De la fusion qui explose en énergie et qui prouve que jouer de telles rythmiques n’est pas réservé aux groupes anglais et américains. Il y a du bon, même du très bon chez ces musiciens qui viennent de Vienne dans l’Isère. Ils font le show sans jamais trop en faire : une presta tout en transparence au service de leur musique. À voir et revoir !

Flayed

Flayed vient de sortir de scène mais le public ne s’éloigne pas. Ceux qui sont devant ne veulent pas perdre leur place et ils ont raison ! Le temps de ranger le matos et une dizaine de musiciens arrivent déjà dans la pénombre… Des samples, des grattes qui se placent… premiers coups de baguettes… et les mailloches qui martèlent les bidons. Les Tambours sont là et leur entrée est fracassante ! Ils défendent leur dernier album et ils le font bien. Ils démarrent avec Mirage Eternel, un morceau servi par la voix et les mots de Reuno. Une compo « qui mélangent les figures de Lawrence d’Arabie et de la British Petroleum ». Le ton est donné et l’enchaînement avec Never Dead ne fait qu’accentuer la puissance de ce concert hors norme. Grosse surprise quand un autre chanteur débarque… on s’attendait à voir Stéphane Buriez mais c’est Renato Di Folco – frontman chez Flayed – qui les rejoint sur scène. À peine vingt minutes après son concert, il offre un chant plus metal, saturé… Une performance ! L’un des nôtres, Le Mal, Jour de Colère… Les morceaux défilent et la gamme rythmique des compo est impressionnante. La horde est là mais la batterie n’est pas en reste… Le jeu de Franky Costanza ressort avec simplicité et subtilité. Un dosage au millimètre qui propose une lecture groove, claire et puissante. Pas mal de reprises aussi… Prodigy, Gainsbourg et forcément Sepultura. Des réappropriations soignées qui sonnent une fois de plus très justes.

Tambours du Bronx

Weapons Of Mass PercussionW.O.M.P est une expérience à vivre sur scène : du son puissant, inventif et authentique. Un bol d’air de créativité fait pour le live ! Les Tambours du Bronx – tout comme les musiciens qui les entourent – font partie de ces artistes qui refusent d’avoir des zones de confort. Des gens de talent qui cherchent sans cesse à se réinventer avec force et simplicité. Les Tambours version metal, c’est à ne pas louper ! Alors, vous y allez quand ?

Caroline Vannier

Article également publié sur Metalorgie (sous le pseudonyme Ubuto Kro)
https://www.metalorgie.com/live-reports/1832_Les-Tambours-Du-Bronx-Flayed_le-05-04-19-Rennes-Le-Liberte

Franz Ferdinand, au Liberté (Rennes) – 23 mars 2018 –

L’histoire de Franz Ferdinand commence comme un bon vieux western. Quelques verres descendus dans un pub de Glasgow, une plaisanterie mal comprise et une altercation qui éclate. Alex – chanteur – et Nick – guitariste – échangent quelques mots et puis, les insultes font place à une franche discussion entre musiciens. Pas d’intox : c’est le vrai point de départ de l’aventure Franz Ferdinand et ça fait dix-sept ans que ça dure ! Comme quoi, les engueulades ont parfois du bon.

Sur scène, le groupe écossais se démarque par une complicité de longue date… sauf que, pour cette tournée 2018, les concerts se feront sans Nick. Pas de dispute sur ce coup-là, juste une pause pour le guitariste. Mais voilà, l’harmonie entre les zicos sera-t-elle toujours au rendez-vous ? Le public va-t-il s’y retrouver ?

Dino Bardot – guitare – et Julian Corrie – guitare et clavier – remplacent Nick McCarthy… Deux nouveaux visages et un son qui se veut plus electro pour un dernier opus concocté par Philippe Cerboneschi « Zdar » – duo Cassius et producteur de The Rapture, Phoenix, OneRepublic… –.

Dès leur entrée sur scène, le groupe assume cette nouvelle touche. Le style du morceau « Always Ascending » est à la fois vibrant et planant : une approche quipeut étonner mais qui fonctionne. Les musiciens jouent sur les amplitudes et instaurent très vite, une ambiance presque dancefloor pendant les quinze minutes suivantes. Et puis, ce qui fait la force de Franz Ferdinand opère dès la quatrième compo, le groupe place une grosse rupture avec « Walk Away » là, en plein milieu de ce trip electro. Sous ses airs blues-western, le morceau rappelle que la bande de Glasgow n’a pas oublié son côté Rock. Un mélange des genres qui fait du bien ! Une gestion habile qui ne dénote en rien avec le morceau suivant « Lois Lane » aux tonalités pourtant très proches de la musique New Wave.

Tout au long du concert, Franz Ferdinand propose un jeu à la fois soigné et désinvolte, les musiciens ont l’art de mettre en avant une rythmique atypique qui embarque le chant et les grattes sur des chemins contrastés. Simple à l’écoute, la construction des compo est pourtant beaucoup complexe qu’il n’y paraît. Une magie reflétée par des morceaux tels que « Ulysse », « Mickael » ou encore « The Dark of the Matinée ».

Mené par un chanteur un brin déjanté, le jeu scénique n’est pas en reste : tout autant à l’aise sur grandes et petites scènes, le groupe sait créer une proximité sincère avec son public. Une approche spontanée qui abolit les frontières, créant une complicité presque immédiate. Bah ouais, on a envie de les inviter au pub après le concert !

Et le meilleur moment du show dans tout ça ? Sans aucun doute, quand les quatre gars – guitares et basse à la main – se mettent en ligne droite face au public pour interpréter « Take Me Out ». Ouais, on tape dans les classiques mais c’est bon à entendre !

Pour ceux qui ont loupé ça, session de rattrapage en juillet et août 2018 dans le cadre des festivals Musical 2018 à Aix-les-bains et Fête du Bruits à Landerneau.

Caroline Vannier

Article également publié sur Metalorgie (sous le pseudonyme Ubuto Kro)
https://www.metalorgie.com/live-reports/1691_Franz-Ferdinand_le-23-03-18-Rennes-Le-Liberte

Brant Bjork, à l’Ubu (Rennes) – 9 octobre 2017 –

Lundi 9 octobre. Dans les rues de Rennes, tout a un goût de début de semaine : peu de circulation, des terrasses désertes et des gens qui se pressent pour rentrer chez eux. Bref, la ville s’endort avant l’heure. Mais si on s’attarde rue Saint-Hélier, on remarque que ça s’active du côté de l’UBU. Forcément, Brant Bjork joue ce soir mais l’info n’est pas évidente. La com’ est discrète : pas d’affiche visible, pas de nom sur le panneau extérieur mais le message est passé… Ce n’est pas complet mais il y a du monde.

Quand on franchit les portes de l’UBU, on entre dans un lieu à part. La salle de concert ne ressemble à aucune autre : la proximité avec la scène est telle qu’elle abolit presque les frontières entre le public et les musiciens. À chaque fois, il y a un truc qui se passe là-bas, voir et entendre de cette manière rend chaque prestation unique. Et ce soir, l’UBU a des airs de club américain… Un club qui pourrait se situer quelque part entre Seattle et Palm Desert. Oui, ça en fait des kilomètres… Bon, pour être plus précise et surtout pour être raccord avec les débuts de Brant Bjork, l’évidence serait de planter le décor en plein désert, dans une soirée de type generator party.

En prenant place dans la fosse, on se rend compte que le groupe est déjà sur scène : les guitaristes grattouillent et font des réglages de dernières minutes. Et puis le concert démarre comme ça, à la cool. Pas de grosse mise en scène mais question look, on a l’impression d’être transporté en pleine époque hippie : chemise kaki bardée d’écussons, cheveux longs, bandana… Ça bouge peu mais qu’est-ce que ça a de la gueule ! Et quel son ! Toute la place est laissée à la musique : le guitariste – Bubba DuPree prend même parfois du recul pour mieux sentir le riff à venir. Et oui, les gars prennent du plaisir : il y a des regards et des expressions qui ne trompent pas. Ils kiffent le moment présent.

Pendant presque 2h00, ils enchaînent sans peine des titres comme Stackt, Buddha Time ou encore Lazy Bones / Automatic Fantastic. Brant Bjork, l’ancien membre du groupe Kyuss* n’a rien perdu du stoner de ses débuts. Il y a du son lourd mais pas que… certaines intro sont purement instrumentales tirant sur le blues et c’est un vrai régal. Pendant tout le concert, monsieur Bjork prouve qu’il n’est pas enfermé dans un style, son approche multi-instrumentiste – il est guitariste-chanteur mais aussi batteur et bassiste – et sa voix teintée de grunge apporte aux morceaux une texture différente. Côté tempo, les musiciens ont appris à bonne école : la rythmique est minimaliste mais efficace. Le batteur, qui a un kit composé – entre autre – d’un double tome basse et de cymbales rides, privilégie une frappe forte et sans concession. Tout est parfaitement réglé mais avec une sacrée dose de décontraction. La folie ne vient pas de cette bande-là mais plutôt de Sean Wheeler, le chanteur du groupe punk-rock Throw Rag qui apparaît au milieu et à la fin du show pour interpréter quelques morceaux. Le guest apporte une présence scénique anticonformiste qui sied bien à l’ambiance de la soirée.

Brant Bjork, c’est un mélange de rock et de metal avec une dose de psychédélique : du pur stoner qui se découvre ou se re-découvre en live. Un grand merci à Garmonbozia et à l’UBU pour le soin apporté à leur prog. : voir de tels artistes à deux pas de chez soi est un réel privilège.

Caroline VANNIER

* Kyuss est considéré comme l’un des groupes fondateurs de la musique stoner. Il est initialement composé de Brant Bjork (batterie), Josh Homme (guitare), John Garcia (chant), Chris Cockrell (basse) puis de Nick Oliveri (basse).

Article également publié sur Metalorgie (sous le pseudonyme Ubuto Kro)
https://www.metalorgie.com/live-reports/1598_Brant-Bjork_le-09-10-17-Rennes-L-Ubu

Summerbowl of hardcore fest 2018, au Jardin Moderne (Rennes) – 7 juillet 2018 –

À Rennes, le Hardcore, c’est l’affaire de Face to Face et de Kob. Les deux asso ne revendiquent rien mais elles sont force de proposition. Présentes sur le terrain depuis quelques années, elles mettent en avant des groupes issus de la scène locale et internationale. Et ce samedi 7 juillet, elles annoncent une bonne bagarre ! À l’affiche : Slapshot, Foreseen, Get the Shot, Ultimhate, Red Death, Elephants, Defiance, Mind Awake, Silent-T-error et Recedant Somnia.

Dans un concert de Hardcore, c’est compliqué de livrer un live report complet. Le plus souvent, on a pas d’accréditation officielle. On est dans la fosse comme tout le monde, alors il faut se débrouiller pour capter les bons moments. Les photographes ont des techniques différentes : certains sont équipés de grands objectifs pour saisir l’instant à distance, d’autres s’approchent au plus près de la scène. Mais on a beau dire, la meilleure façon de restituer l’ambiance, c’est d’aller au contact. Metalorgie l’a fait pour trois groupes : Red Death, Ultimhate et Get the Shot.

Red Death

Le Jardin Moderne : 20h30. Cinq gars montent sur scène : Red Death, une formation qui vient tout droit de Washington DC. Le line-check est rapide mais précis : les musiciens savent ce qu’ils veulent. Il faut dire que le groupe enchaîne les dates en Europe depuis presque 15 jours. Dans la salle, le public est dispersé mais il y a un timing à respecter, alors les mecs commencent sans discuter. Le son des américains est excellent. Des riffs efficaces qui sonnent résolument rock et une rythmique percutante. Le chanteur – qui est aussi bassiste – fournit une presta écorchée. Pendant les 35 minutes de show, on a presque l’impression d’avoir tous bougé dans une usine désaffectée quelque part aux États-Unis. Rageuse et maîtrisée, la technique est belle et on en redemande. Mais pour l’heure, c’est au tour d’Ultimhate !

Après 13 ans de bons et loyaux services, le groupe de Hardcore rennais tire sa révérence. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que ça se fera à grand bruit. Ce soir, il y a du monde pour leur dernière date. À peine sont-ils montés sur scène que les gens se pressent dans la fosse. Pas de barrière avec le public : l’espace est à tout le monde. Les musiciens discutent, laissent les potes monter sur scène… Oui, ils sont disponibles et savent mettre à l’aise : la preuve, y’a même un type qui bavarde à la cool, à poil au milieu de la salle. Et puis sans prévenir, le show démarre à fond. L’énergie est là et elle est maintenue pendant tout le concert. À peine une pause entre deux compos et ça repart. Ian et Yvan, les deux chanteurs ne lâchent rien et ils ont toujours un œil attentif pour le public : un check, un micro tendu à des types qui hurlent leurs textes… Ultimhate, c’est aussi la rue qui s’invite sur scène. Le discours est engagé : des mots sans concession qui font du bien en ces temps d’indifférence. Un gros big up pour Ultimhate ! Un groupe de passionnés qui continuera à marquer la scène rennaise : bah oui, l’orga des asso Face to Face et Kob, c’est la marque de Jo et d’Yvan. Ah, ils diront sans doute qu’ils ne sont pas tout seuls, qu’il y a du monde dans la team… mais bon, ils en sont quand même pour beaucoup dans l’affaire.

Ultimhate

Il est presque 22h30 et Get the Shot entre en scène. Les canadiens sont bons, très bons. Créatif et précis : leur jeu est diaboliquement efficace. Que dire ? Du travail, du talent… et une vraie présence scénique. Quelle claque ! Quel niveau ! L’architecture des morceaux est solide et mesurée. Une énergie tout en subtilité qui ne cesse de surprendre le public. La partie rythmique offre un chapitrage des morceaux riche et cohérent. Les guitares occupent l’espace avec intelligence : un son fluide et puissant qui ne tombe jamais dans la facilité. Côté vocal, J-P est là ! Selon les moments du morceau, il donne une approche différence à son chant : la technique est maîtrisée et le discours chargé de sens. Et le boulot ne s’arrête pas là, le gars ne cesse de parcourir la scène de gauche à droite : il fait le show, semant un chaos généralisé dans la salle. C’est certain, le public du Jardin Moderne n’oubliera pas cette presta honnête, généreuse et solide. À quand le prochain concert en Bretagne ?

Get the Shot

Avant de boucler, juste un petit mot pour Silent-T-error qui jouait son dernier concert. Un groupe qu’on a trop peu vu sur scène malgré un talent indéniable. Il aurait mérité plus de visibilité. On espère retrouver tous ces musiciens très vite dans d’autres formations.

RIP Ultimhate.
RIP Silent-T-error.
Une page se tourne mais on attend de pied ferme de nouveaux projets. Merci et à bientôt pour une bonne bagarre !

Caroline Vannier

Article également publié sur Metalorgie (sous le pseudonyme Ubuto Kro)
https://www.metalorgie.com/live-reports/1732_Summerbowl-Of-Hardcore-2018_le-07-07-18-Rennes-Jardin-Moderne


Cafés-Concerts

The Flying Padovanis – Mondo Bizarro (Rennes) – 2018
The Flying Padovanis – Mondo Bizarro (Rennes) – 2018
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The Fleshtones – Mondo Bizarro (Rennes) – 2014
The Fleshtones – Mondo Bizarro (Rennes) – 2014
The Fleshtones – Mondo Bizarro (Rennes) – 2014
The Fleshtones – Mondo Bizarro (Rennes) – 2014
The Dictators – Mondo Bizarro (Rennes) – 2014
The Dictators – Mondo Bizarro (Rennes) – 2014
Dernier concert Hand of Blood with guest – Mondo Bizarro (Rennes) – 2014
Dernier concert Hand of Blood with guest – Mondo Bizarro (Rennes) – 2014
Chouch’N’Molotov – La Lanterne (Rennes) – 2014
Chouch’N’Molotov – La Fontaine (Saint-Péran) – 2016
Black Mammouth – Sympathic Bar (Rennes) – 2014
Black Mammouth – Sympathic Bar (Rennes) – 2014
Volac Coldheart – Le Terminus (Rennes) – 2017
Ad Patres – Mondo Bizarro (Rennes) – 2019
The Outside – Mondo Bizarro (Rennes) – 2014
Myra Peaks – Le Marquis de Sade (Rennes) – 2018
Myra Peaks – Le Marquis de Sade (Rennes) – 2018
Madslave – Le Marquis de Sade (Rennes) – 2018
Madslave – La Fontaine de Brocéliande (Saint-Péran) – 2016
Blackbirds – Le Gazoline (Rennes) – 2014
Blackbirds – La Lanterne (Rennes) – Photo argentique
Blackbirds – Rennes – Photo argentique
Blackbirds – Rennes – Photo argentique
Black Mammouth – Mondo Bizarro (Rennes) – 2012 – Photo argentique
Black Mammouth – Mondo Bizarro (Rennes) – 2012 – Photo argentique
Mantra – La Paillotte (Rennes) – 2011 – Photo argentique
Jacta – Mondo Bizarro (Rennes) – 2011 – Photo argentique
Jacta – Mondo Bizarro (Rennes) – 2011 – Photo argentique
Hopper Noz – Mondo Bizarro (Rennes) – 2011 – Photo argentique
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Concerts

Sepultura – Festival Motocultor – 2018
Sepultura – Festival Motocultor – 2018
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Air – Festival Mythos – Le Liberté (Rennes) – 2025
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Peter Doherty – Le Mem (Rennes) – 2024
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Thiefaine – Le Liberté (Rennes) – 2023
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Brassick – Festival Girls Disorder – Le Jardin Moderne (Rennes) – 2014
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Franz Ferdinand – Le Liberté (Rennes) – 2018
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Archive – Le Liberté (Rennes) – 2023
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Les Tambours du Bronx – L’Étage (Rennes) – 2019
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Pixies – Le Liberté (Rennes) – 2019
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Popa Chubby – Festival Motocultor – 2018
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Les Ramoneurs De Menhirs – Festival Motocultor – 2019
Les Ramoneurs De Menhirs – Festival Motocultor – 2019
Les Ramoneurs De Menhirs – Festival Motocultor – 2019
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Mass Hysteria – L’Étage (Rennes) – 2015
Mass Hysteria – L’Étage (Rennes) – 2015
Ultra Vomit – L’Étage (Rennes) – 2017

Ultra Vomit – L’Étage (Rennes) – 2017
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1000Mods – Festival Motocultor – 2019
NOFX – Festival Motocultor – 2019
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Warbringer – Festival Motocultor – 2018
Warbringer – Festival Motocultor – 2018
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Jinjer – Festival Motocultor – 2018
Nostromo – Festival Motocultor – 2018
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Lofofora – La Nouvelle Vague (Saint-Malo) – 2015
Lofofora – La Nouvelle Vague (Saint-Malo) – 201
Lofofora – La Nouvelle Vague (Saint-Malo) – 201
Lofofora – La Nouvelle Vague (Saint-Malo) – 2015
Lofofora – La Nouvelle Vague (Saint-Malo) – 2015
Lofofora – La Nouvelle Vague (Saint-Malo) – 2015
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Moonspell – L’Étage (Rennes) – 2019
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Moonspell – L’Étage (Rennes) – 2019
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Émilie Simon – L’Aire Libre (Saint-Jacques-de-la-Lande) / Festival Mythos – 2023
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No One is Innocent – Castel Rock Fest (Chateaugiron) – 2019
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Hangman’s Chair – Festival Motocultor – 2018
Hangman’s Chair – Festival Motocultor – 2018
Hangman’s Chair – Festival Motocultor – 2018
Headcharger – L’Étage (Rennes) – 2017
Headcharger – La Nouvelle Vague (Saint-Malo) – 2015

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Flayed – L’Étage (Rennes) – 2019
Flayed – L’Étage (Rennes) – 2019
Tagada Jones – Castel Rock Fest (Chateaugiron) – 2019
Tagada Jones – Castel Rock Fest (Chateaugiron) – 2019
Tagada Jones – Castel Rock Fest (Chateaugiron) – 2019
Tagada Jones – Castel Rock Fest (Chateaugiron) – 2019
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Les Tambours du Bronx – Festival Motocultor – 2018
Les Tambours du Bronx – Festival Motocultor – 2018
Les Tambours du Bronx – Festival Motocultor – 2018
Les Tambours du Bronx – Festival Motocultor – 2018
Mustash – Festival Motocultor – 2019
Comeback Kid – Festival Motocultor – 2018
Cerf Boiteux – Festival Motocultor – 2018
Cerf Boiteux – Festival Motocultor – 2018
Svart Crown – Festival Motocultor – 2018
Stoned Jesus – Festival Motocultor – 2019
Tagada Jones – L’Étage (Rennes) – 2017
Pelican – Festival Motocultor – 2018
Rotting Christ – L’Étage (Rennes) – 2019
Rotting Christ – L’Étage (Rennes) – 2019
Rotting Christ – L’Étage (Rennes) – 2019
Rotting Christ – L’Étage (Rennes) – 2019
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Pigalle – Salle du Rotz (Maure de Bretagne) – 22 mars 2019
Pigalle – Salle du Rotz (Maure de Bretagne) – 22 mars 2019
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Spill Tab – Festival Mythos – Le Liberté (Rennes) – 2025
Spill Tab – Festival Mythos – Le Liberté (Rennes) – 2025
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The Decline – L’Antipode (Rennes) – 15 septembre 2018
The Decline – L’Antipode (Rennes) – 15 septembre 2018
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El Royce – Le Jardin Moderne (Rennes) – novembre 2018
Jackhammer – Le Jardin Moderne (Rennes) – novembre 2018
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Bruno, présentateur de Punkorama et patron du Mondo Bizarro (été 2020)

« Oui, ce n’est pas un secret. Qu’est-ce que je peux te dire de plus ? Les Ramones, c’est le groupe fil conducteur de ma vie. » De la radio au bistro, il y a comme un air de Punk-Rock qui imprègne la déco, les ondes… et même dans le nom du caf’con’ Mondo Bizarro (album des Ramones de 1992). Mais pas question de s’enfermer dans un registre, Bruno soutient la musique dans sa diversité : « je me défends d’avoir cette image uniquement Punk ou Metal qui colle un peu à la peau du Mondo, je l’ai toujours conçu comme un lieu ouvert à tous les horizons musicaux ». Un discours qu’il tenait déjà dans le portrait qu’Ubutopik avait réalisé sur lui en 2012. Et c’est ce point de vu qui nous a donné envie de revenir aujourd’hui.

Créer un café concert n’est pas une histoire d’argent. Il faut avoir une sacré dose de passion et de cran pour se lancer dans cette aventure. Celle du Mondo Bizarro commence le 15 janvier 2002. Une première ? Oui, pour Bruno Perrin… mais pas pour le lieu. Sous un autre nom (la Baleine Bleue) et avec un autre patron, le 264 avenue du Général Patton accueillait déjà des groupes. Témoignage d’une époque révolue, quelques flyers perdurent sur Internet… Des visuels majoritairement signés Mass Prod : le hasard fait parfois bien les choses… il s’agit d’une association Punk-Rock.

Le Punk-Rock… Un déclic ? Plus que ça. À force d’en écouter, Bruno a envie de partager sa passion pour cette musique. Très tôt, il prend place derrière un micro : « j‘ai débuté sur Radio Savane. J’avais 14 ans. C’était avec Jacques et Luc, les créateurs de Radio Libre, une émission Punk-Rock et Ska. Après, c’est CanalB qui a pris le relais. J’ai été bénévole et salarié là-bas. Je suis passé par tous les statuts et tous les postes, de la technique à l’animation. » Avec Thibaut Boulais, Bruno est une des premières voix de cette radio associative, et ce, depuis 1984-1985. Les années ont passé mais la façon de présenter a-t-elle changé ? « Avant, mon émission – Punkorama – durait 1h30 et elle est passée à une 1h00. En fait, c’est un format qui me correspond bien. C’est du direct et je ne veux pas préparer à l’avance. Je sais juste quel morceau je vais faire écouter en premier. Dix minutes avant de partir de chez moi, je prends aussi des vinyles. » Et des disques vinyles, Bruno en a une belle collection : « oh, pas tant que ça ! Mais oui, j’ai mille albums et six cent 45 tours. Beaucoup de Punk-Rock 77, du Ska Revival, du Glam Rock des débuts 90… En groupes, j’ai aussi du classique comme les Beatles, Docteur Feel Good, Jimmy Hendrix… » Mais Internet a aussi pris le relais et le présentateur ne se prive pas de l’utiliser : « c’est la magie du web. Il y a toujours des traces de groupes obscurs qui n’ont rien sorti à l’époque. Je découvre parfois en même temps que l’émission. »

Le live. Que ce soit à la radio ou pour accompagner les groupes, Bruno le pratique depuis un bon moment. Quand il quitte son statut de salarié chez CanalB, il continue de travailler dans la musique. C’est le début des années 90 et il va apporter ce qui manque aux salles et aux musiciens de l’époque : « j’ai commencé par accompagner le groupe Post Régiment. J’ai tourné avec eux et je leur ai trouvé des dates mais les lieux où ils jouaient n’étaient pas toujours équipés en sono. J’ai fini par acheter mon propre matériel. » Derrière sa sono, Bruno rencontre pas mal de groupes mais il sillonne aussi les routes en tant que musicien. Bassiste chez les Gunners, une formation Punk-Rock qu’il crée en 1988 – avec Christophe Gendrot –, il compte pas moins de 500 concerts dans 8 pays. Idem avec les Trotskids, un groupe Rennais, référence dans les années 80. Plus jeune, il rêvait d’intégrer ce quatuor mené par les frères Septier. C’est chose faite ! Avec eux, il assure des tournées en France et à l’international.

Un bagage musical solide, des relations dans le milieu et une envie de proposer un espace de liberté aux groupes… La recette idéale pour monter un café concert ? Ça il faudra le demander à Bruno mais ce qui est sûr, c’est que le Mondo Bizarro ouvre ses portes dans un contexte très spécifique à Rennes. À cette époque, le public assiste à la fermeture de lieux implantés depuis plusieurs années : « j’ai travaillé dans des salles à Rennes comme la Fun House – un local associatif qui proposait des concerts et des espaces de répétitions – mais il a fermé en 1999. Les Tontons Flingeurs aussi (célèbre caf’conc’ à Rennes). Il y a eu, comme on dit, un creux de la vague et c’est à ce moment que j’ai ouvert le Mondo. »

Oui… et ça fait 18 ans que ça dure. De grands noms de la scène underground sont passés chez lui : The Fleshtones, The Boys, Parabellum, The Flying Padovanis… et un certain Marky,batteur des Ramones.

En presque vingt ans, le Mondo Bizarro s’est forgé une identité forte. Pour beaucoup, il est devenu une institution, un passage obligé pour les musiciens d’ici et d’ailleurs. Un lieu incontournable où se côtoient amateurs et professionnels. Le caf’con’ passe l’épreuve du temps en traçant sa route… Mais la passion et l’audace sont-elles toujours au rendez-vous ? Plus que jamais. Il en a fallu du courage pour reprendre les concerts à l’heure du Covid19. La pandémie a tué le live mais Bruno ne renonce pas. Il est le premier à relancer les concerts : port du masque obligatoire, jauge très réduite et aménagement du jardin… Il n’a pas hésité à retrousser les manches et à tenir la barre en pleine tempête. Chapeau bas, l’ami ! Une bonne moitié des visages sont cachés mais les regards ne trompent pas. Musiciens et spectateurs te remercient de ne pas abandonner. Personne ne sait de quoi les lendemains seront fait… mais le Mondo Bizarro marquera longtemps les esprits.

Caroline Vannier

Sur le Web :
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https://www.facebook.com/punkoramacanalb
http://canalb.fr/punkorama/podcasts

Le Superbowl of Hardcore (juillet 2020)

Moins de 48h. C’est la vitesse à laquelle l’équipe du Superbowl a vendu les billets de son dernier show. Un chiffre qui ferait rêver pas mal d’organisateurs ! Oui… et c’est loin d’être une première. En quelques années, Jo et Yvan ont su donner une véritable place à la scène Hardcore à Rennes. Pourtant, rien ne semblait gagné d’avance.

Dans la bonne vieille cité Bretonne, les associations et les groupes de Metal sont hyperactifs. Peu de salle mais une sérieuse envie de jouer et d’organiser. Mais comment ne pas perdre en visibilité ? Des concerts, il y en a toutes les semaines et les acteurs s’associent peu. Avec des partenariats quasi inexistants et une offre importante, le public se retrouve sur-sollicité et les soirées sold out se font rares… sauf pour le Hardcore.

Comme pour le Punk, les passionnés répondent présents. Des gens capables de faire des kilomètres pour voir des groupes locaux et internationaux. Aux habitués, s’ajoutent pas mal de férus de musique qui ne sont pas issus de cette scène. La raison ? La qualité des prestations live des groupes. Une bonne part d’entre eux apprennent là, devant le public et ça fait toute la différence. Le niveau, la présence, l’occupation de l’espace… Une aisance qui se joue à toutes les étapes…

Booking, enregistrement, orga, com’… Beaucoup de musiciens de Hardcore l’ont compris : pour rester libre, il faut savoir se débrouiller. Et ils sont un certain nombre à tout gérer ! Du Do it Yourself qui prend ses racines dans le Punk et qui permet de conserver une éthique dans un paysage musical souvent trop formaté. En plus d’être aux commandes des soirées, Jo et Yvan sont respectivement guitaristes chez Entertain the Terror – pour le premier – et Hard Mind – pour le second –, ils ont aussi officiés (ensemble ou séparément) dans des formations comme Ultimhate ou Hand of Blood. Musiciens, ils le sont depuis un paquet d’années ! Mais qu’est-ce qui a provoqué le déclic côté orga ? « Les premiers concerts, c’était en 2002-2003 » précise Jo. « À Rennes, je traînais pas mal dans les shows Hardcore fin 90′ dans des lieux comme les Tontons Flingueurs, l’Antipode et la PyramideCertains de ces lieux ont fermé et l’asso qui organisait le Superbowl (avant nous) s’est arrêtée. Le public n’était plus là. On l’a regagné au fur et à mesure ». « Oui, on est passé par mon oncle qui connaissait les fondateurs du Superbowl (dans les années 90) » enchaîne Yvan. « On leur a demandé si on pouvait reprendre le nom et ils nous ont tout de suite encouragé. La première édition s’est montée avec des groupes qu’on connaissait.» La première édition ! 600 personnes à l’Antipode en 2014 : Merauder, Get the Shot, Backfire, Born from Pain… Dix groupes au total. « On a le record des ventes de bières en une soirée », clame Jo.

Sous les associations Face to Face et Kob, Jonathan Guyot et Yvan Travers proposent des rendez-vous réguliers comme le Summerbowl au Jardin Moderne, le Superbowl et les Minibowl qui prennent place dans des caf’con’ de la ville (Ty Anna Tavarn, Mondo Bizarro, Marquis de Sade…). Ils font presque tout à deux : « on s’occupe de la gestion et de la programmation mais on a pas mal de monde qui gère sur place, pendant les concerts. » Ici et là, on retient des prénoms comme Mégane qui est souvent aux entrées ou encore Mathieu qui s’occupe de la comptabilité. « Il y a aussi pas mal de boulot au catering. C’est Ben qui s’en charge quand il est dispo ou Mika qui encadre la partie bouffe », précisent les deux musiciens. Et ça tourne ! Depuis 2004, ils ont fait jouer près de 700 groupes. Des formations Hardcore de tout horizon avec quelques exceptions : « on a fait de tout. Du rap, du folk… Et on ne regrette rien ». Et leur plus grosse fierté ? « Oh, là ! Pas simple, il y en a tellement ! Je dirai All out war Extreme Noise Terror et Harm’s Way » précise Jo. « All out war, c’est sûr ! Et sinon, Stormcore et Bent Life » poursuit Yvan.

Avec une telle prog, on pourrait croire que l’asso touche des aides… mais non, et tout est géré 100 % bénévolement. Hormis la vente des billets et les dons du public, ils ne reçoivent rien. Si la trésorerie manque, ils mettent de leur poche mais pour eux, pas question de troquer leur indépendance : « on ne se voit pas critiquer le système et toucher de l’argent. On a aucune subvention et on ne cherche pas à en avoir. Après, on organise dans des salles qui sont subventionnées comme le Jardin Moderne, on l’est donc forcément indirectement mais on veut l’être le moins possible ».

Des potes qui se connaissent depuis un moment, une passion qui ne s’érode pas avec le temps et une envie de défendre une scène libre et honnête… On pourrait s’arrêter là mais c’est sans compter l’actualité ! La culture est ébranlée depuis mars 2020 et personne ne peut dire ce qui va se passer dans les mois à venir. L’épidémie de la Covid19 a tout éteint et les quelques concerts qui ont lieu se font en jauge très restreinte et avec port du masque obligatoire. Exit les live tel qu’on les connaît ! « On a annulé quatre concerts. On organise une soirée en juillet au Mondo (l’argent sera reversé au bar) mais toutes les places sont déjà vendues. On a repoussé pas mal à l’année prochaine ! 2020 sera tranquille, on en a profité pour booker la prog du Superbowl qui aura lieu le 2 et 3 juillet 2021 au Jardin Moderne. Après c’est sûr, il va y avoir un impact de fou pour tout le monde dans le milieu : les tourneurs, les intermittents, les musiciens… » explique Jo. Yvan, secoue la tête et ajoute : « c’est n’importe quoi ! Je ne comprends pas les lois du gouvernement. Ils veulent bien que les gens se massent dans le métro pour aller bosser mais on ne peut pas se retrouver dans les concerts.»

Oui, le contexte est hors norme mais le spectacle vivant compte de belles forces qui ne laisseront pas le live tomber aux oubliettes. Pour sûr, ces deux-là n’abandonneront pas ! Et ils savant qui remercier pour ça : « respect à Fred Chouesne de Garmonbozia et David Mancilla. Merci à eux. Ce sont des modèles d’humilité pour nous. Tu sais, j’ai assisté au premier concert de Fred, c’était son projet de BTS. Il m’a aussi fait jouer quand je démarrai mon groupe. C’était à la MJC Pyramide et je crois même que c’est là que j’ai rencontré Bruno (Mondo Bizarro) qui faisait le son. » Le mot de la fin ? « Continuer à jouer dans des groupes, faire des concerts, monter des asso… Ne rien lâcher. Et merci aux gens comme toi qui continuent de faire des fanzines et des interviews. »

Caroline Vannier

Sur le Web :
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Miroir de nos peines (P. LEMAÎTRE), éd. Albin Michel

« Avril 1940. Louise, trente ans, court, nue, sur le boulevard du Montparnasse. Pour comprendre la scène tragique qu’elle vient de vivre, elle devra plonger dans la folie d’une période sans équivalent dans l’histoire où la France toute entière, saisie par la panique, sombre dans le chaos, faisant émerger les héros et les salauds, les menteurs et les lâches… Et quelques hommes de bonne volonté. »

Dernier volume de cette trilogie… et la lecture est toujours aussi limpide. Un roman qui conclut cette saga familiale par le personnage de Louise. La fillette qui fabriquait des masques avec Édouard Péricourt a bien grandit… et elle n’est pas heureuse. Dans un Paris, à la veille de l’occupation Allemande, elle cherche des réponses. Dans Au revoir là-haut, Pierre Lemaître a construit son récit en s’appuyant sur des détails historiques précis. Là, il y en aussi mais il se sert encore plus de la grande histoire pour raconter la petite, celle des protagonistes. La guerre reste très présente : des populations entières sur les routes, des prisonniers déplacés, les bombardements… mais les personnages sont davantage mis au premier plan, hantés par leur histoire personnelle plus que par ce conflit qui ébranle le monde. Une quête d’identité, des rencontres et des blessures qui vont se panser dans un contexte hors norme. Il est plus confortable de tout avoir lu mais cet ouvrage peut se lire indépendamment des deux autres volumes.

Roman paru en 2020.

Note : 4 / 5

Couleurs de l’incendie (P. LEMAÎTRE), éd. Albin Michel

« Février 1927. Le Tout-Paris assiste aux obsèques de Marcel Péricourt. Sa fille, Madeleine, doit prendre la tête de l’empire financier dont elle est l’héritière, mais le destin en décide autrement. Son fils, Paul, d’un geste inattendu et tragique, va placer Madeleine sur le chemin de la ruine et du déclassement. Face à l’adversité des hommes, à la cupidité de son époque, à la corruption de son milieu et à l’ambition de son entourage, Madeleine devra déployer des trésors d’intelligence, d’énergie mais aussi de machiavélisme pour survivre et reconstruire sa vie. Tâche d’autant plus difficile dans une France qui observe, impuissante, les premières couleurs de l’incendie qui va ravager l’Europe. »

Un premier chapitre coup de poing… et un roman qui se lit d’une traite. L’écriture très efficace de Pierre Lemaître opère, une fois de plus. Impossible de décrocher ! L’histoire se situe dans l’entre deux guerres et les contours d’un nouveau conflit se dessinent. Cette fois, le récit s’axe sur le personnage de Madeleine (sœur d’Édouard Péricourt) : sous les yeux du lecteur, la jeune femme connaît la descente aux enfers et va puiser des forces insoupçonnées pour renaître… puis se venger. Une héroïne déterminée qui désarçonne et effraie par moment. Ce deuxième volume révèle aussi des protagonistes forts et hauts en couleur comme la gouvernante, la cantatrice et surtout le fils de Madeleine Péricourt. Jeune garçon abîmé… qui va se reconstruire page après page, à travers la science et la musique. Attention, il est préférable d’avoir lu le premier volume avant d’entamer celui-ci.

Roman paru en 2018.

Note : 4 / 5